L’affirmation est de tous : c’est un incendie criminel qui a réduit en cendres, à 80%, le Rova d’Ambohidratrimo dans la nuit d’avant-hier. Des traces d’essence ont été constatées sur place et le feu s’est déclaré après une explosion. L’année dernière, le même « rova » a fait l’objet de la même tentative et tous se rappellent qu’en 1995, quelques mois après l’incendie du « Rova de Manjakamiadana », le régime de Zafy Albert est tombé ! De même pour celui de Marc Ravalomananana qui a osé transférer clandestinement les dépouilles royales en 2008.

Selon les riverains, le feu s’est déclaré vers 21h30 après une explosion qui a secoué toute la petite ville d’Ambohidratrimo, située à une quinzaine de kilomètres à l’ouest de la Capitale. Le « Rova » est brûlé à plus de 80% et le constat réalisé sur le site par la population fait état de l’utilisation de l’essence jusqu’à en imbiber la « résidence sacrée » et ses alentours immédiats. Et c’est le Corps des sapeurs-pompiers de la Ville d’Antananarivo qui s’est occupé d’éteindre le feu, ce fut chose faite vers minuit.

Rappelons d’abord que ce site royal a déjà fait l’objet de la même tentative l’année dernière mais le feu n’avait pas été aussi dévastateur que cette fois-ci d’autant que les réactions des riverains ainsi que des autorités ont été beaucoup plus rapides. Mais aucune mesure n’a été prise par la suite pour assurer sa sécurité et même si l’actuel ministre de la Culture se défend de son inertie flagrante et de son inconscience en avançant que la gestion de ce « Rova » revient à la Commune urbaine d’Ambohidratrimo, il s’agit bel et bien d’un patrimoine national.

Indemne

En tout cas, le peuple malgache n’arrête pas d’en voir de toutes les couleurs avec les dirigeants actuels et il ne se passe pas un jour sans qu’une catastrophe ne tombe sur la Nation Malagasy.

Bien sûr, de très nombreuses personnes assimilent ce malheureux événement à un très mauvais présage mais bizarrement, comme on a l’habitude de voir. Le 04 novembre 1995 par exemple, le

« Rova de Manjakamiadana » a été incendié et quelques mois plus tard, Zafy Albert a été empêché par la majorité des parlementaires de l’Assemblée nationale. En octobre 2008, Marc Ravalomanana a décidé de transférer clandestinement à Ambohimanga les dépouilles royales ayant, depuis toujours, été dans l’enceinte du Palais de Manjakamiadana. Quelques mois plus tard, plus précisément le 17 mars 2009, l’ancien président a dû prendre le chemin de l’exil et son régime s’est effondré comme un château de cartes.

Certes, beaucoup ne croient pas à ces coïncidences qui restent aux yeux des simples esprits, des balivernes. Mais dans l’histoire de notre pays, aucun n’est sorti indemne et intact de la profanation des valeurs sacrées de la culture malgache.

J.L.R