Suicide – Un fléau qui touche toute une catégorie de personnes
Le suicide constitue un problème majeur de la santé publique et ce comportement autodestructeur est l’aboutissement d’une situation de crise. Le plus souvent, il est insuffisamment perçu par l’entourage et le corps médical et concerne toutes les catégories d’âge et les deux sexes. Selon une source médicale, neuf fois sur dix le suicide est relié à une forme de trouble mental et généralement causé par la dépression. Il existe également un lien étroit entre ce bouleversement psychologique et la relation d’un individu avec les autres et c’est pour cette raison que le suicide gagne à être considéré du point de vue social. D’ailleurs le type de rapport qui s’établit entre une personne et son entourage y est souvent pour beaucoup dans la décision de mettre fin à ses jours. Cependant, la personne suicidaire ne veut pas nécessairement mourir et dans la plupart des cas, son geste est seulement un appel de détresse lancé à son entourage.
Autour de 500 hospitalisations
Ce phénomène a tendance à prendre de l’ampleur dans la société malagasy et selon une source médicale, cela touche tout autant les hommes que les femmes. Mais le nombre est plus élevé tant chez les personnes mariées que célibataires. Le suicide se manifeste sous plusieurs formes dont la plus fréquente se traduit par l’ingurgitation de produits considérés comme toxiques tels les insecticides ou encore des raticides ainsi que l’absorption de dose excessive de médicaments. Depuis le début de cette année, l’hôpital Hjra d’Ampefiloha a accueilli à peu près dans les 500 suicidaires dont une dizaine est arrivée à sa fin. Le résultat dépend en effet du temps d’intervention.
Les facteurs déclencheurs
Chez l’adolescent, l’idée de se tuer est généralement déclenchée par une faible estime de lui-même et cette auto-dévalorisation se traduit par un sentiment d’infériorité en se croyant être inutile ou encore sans qualité. Les difficultés familiales et sentimentales y sont également pour beaucoup : dispute et conflits familiaux incessants, divorce traumatisant des parents, rupture de lien avec les parents et violence sexuelle ou psychologique. Comme le cas d’une jeune fille de 15 ans qui a tenté de mettre fin à son existence après qu’elle ait été tombée enceinte de son violeur et qui plus est son propre père. D’ailleurs, l’idée lui est souvent venue en tête depuis le jour où son père l’a abusé sexuellement.
La carence affective a aussi été reconnue comme un facteur de l’idée de suicide et cela en raison de l’immaturité des parents ou d’un manque de communication interprétée par l’enfant, parfois, comme un pur désintéressement. Des difficultés rencontrées dans la vie sentimentale constituent également un facteur sérieux d’apparition d’idées suicidaires : un premier amour décevant, un complexe d’infériorité vécu comme un handicap définitif à toute vie sociale, la perte d’une personne aimée, un isolement affectif entretenu de longue date, constituent des situations de déconnexion affective. Pas plus tard que dans le courant de la semaine passée, une jeune fille s’est suicidée à l’aide de plusieurs comprimés qu’elle a trouvé chez elle. C’est sa mère qui a découvert la fille agonisant sur le lit. La concernée a été sauvée de justesse, toutefois, cela lui a laissé quelque séquelle encore plus grave dont une défaillance au niveau de la vue. La cause rapportée par une proche de la suicidaire parle d’une peine de cœur et c’était justement un premier amour.
Bon nombre de personnes adultes s’adonne à ce phénomène et les principales raisons qui poussent au suicide ont souvent rapport à la violence physique et/ou morale. La solitude est également un facteur déterminant et aussi une cause de la dépression chez les hommes comme chez les femmes. Pareil que chez les adolescents, la déception amoureuse est aussi dévastatrice notamment chez les femmes. Il y a quelques semaines de cela, une femme a été emmenée d’urgence à l’hôpital pour cas de suicide. Selon une de ses proches, la cause ne serait être que la déception amoureuse, un drame survenu suite à un violent dispute de couple. Une éventuelle séparation était sortie durant et la femme aurait mal supporté cette idée. Elle a ingurgité de l’acide, mais a été sauvée de la mort, bien que tous ses organes ont été brûlés et détruits par la substance.
Les facteurs socio-économique arrivent après les traumatismes psychologiques tels le faible revenu ou encore le chômage. Une mère de famille s’est laissé emporter par ce fléau après que sa famille ait été couverte de dettes. C’était une mère au foyer et seul son mari subvenait à ses besoins ainsi que ceux de ses enfants. Sauf que pour une raison incertaine la société qui a employé le père de famille a fait faillite. La situation est devenue insupportable pour la femme, sa famille avait l’habitude de vivre dans le luxe. Elle s’est mise à emprunter des fonds, notamment en vue de monter une affaire laquelle n’a pas marché non plus. Elle a alors décidé de passer à l’acte après que le créancier ait porté l’affaire devant les autorités.
Dossier préparé par Njara Fih et Cynthia (stagiaire)