L’affaire de cristal de 18 et 7 tonnes commence à prendre une ampleur inattendue. Après le massacre de civils innocents durant l’opération « Fahalemana », le délestage, les îles éparses et d’autres abus perpétrés par les tenants du pouvoir, des hauts gradés de l’armée, des officiers  ainsi que des hommes de troupes élèvent la voix ou se lèvent tout simplement pour défendre la population. Suite logique à la dénonciation de la société civile, de différents corps de l’administration publique, de l’Eglise Catholique ainsi que dernièrement, des américains, voilà qu’on entend des bruits de … bottes !

Habitué aux abus de pouvoir, sûr de son impunité et couvert par de très larges ailes, le chef de Région du Bongolava n’a pas mesuré les conséquences de ses actes, pour cette fois-ci, puisqu’elles peuvent mener tout le régime à sa perte.  C’est bien le cas de le dire puisqu’au sein de la gendarmerie et de l’armée en général, un officier général ose montrer son visage en public et n’a pas peur d’être le point focal des médias. Et ce dernier va droit pour dénoncer l’abus de pouvoir perpétré par le premier cité supra qui se croit au-dessus de tous services déconcentrés, à commencer par la direction régionale des mines. En passant, cette structure n’est toujours pas intervenue dans ce différend jusqu’ici, d’ailleurs, il y a peu de chance qu’elle le fasse pour la simple raison qu’actuellement, l’affaire prend une tournure inattendue.
A coup sûr, le Général Ranaivoson ne va pas seul dans cette croisade contre l’injustice et les abus de pouvoir des actuels tenants de pouvoir, notamment ceux nommés au niveau des régions – mais bien couverts par le pouvoir central -, d’autant que sa motivation est claire : « On ne peut regarder simplement et indéfiniment les exactions et pillages faites à l’endroit du petit peuple et …  sassoufit ! ».

Hommes intègres
Au sein des forces de l’ordre, beaucoup sont ahuris de ces dérives totalitaires et ne souhaitent pas se trouver dans le même panier que ces corrompus et … ripoux qui souillent allègrement leur devise de « Aro tandroky ny vozona ». Ces hommes intègres de la trempe du Capitaine Thomas Sankara – certains étaient justement formés ensemble avec le leader burkinabé -  sont composés  d’officiers généraux et supérieurs, de sous-officiers mais aussi d’hommes de troupe qui encaissent très mal la tournure de la situation de nos jours.
D’ailleurs, ils ne sont pas sourds aussi pour ne pas entendre les autres voix dénonçant ces crimes et qui viennent de la population, de la société civile, des fonctionnaires, des différents syndicats, et surtout de l’Eglise Catholique qui a, à plusieurs reprises,  rappelé à l’ordre l’Exécutif. Et pas plus tard que cette semaine, les Américains aussi entrent dans la partie et conditionnent, en premier lieu, du respect total des droits de l’homme, leur aide comptant dans le fonds de développement du Millenium challenge account (Mca). D’où la montée en première ligne de ces officiers soutenus par  leurs pairs qu’on peut aisément interpréter comme un avertissement … sans frais à l’endroit de ceux qui sont aux commandes du pays , civils et militaires.

J.L.R