Aux oubliettes les îles Eparses ?
Personne ne s’en soucie actuellement dans la Grande île, trop loin peut-être ou trop abstrait pour certains, à moins que délaissées à la dérive au milieu de l’océan…Les îles Eparses n’entrent pratiquement plus dans le topic malagasy. Et pourtant, ça devrait l’être, quoique certains y aient laissé des plumes. Il faut se souvenir que les revendications territoriales malagasy remontent aux années 70, en 1973, une année charnière pour certains marquant le début de l’évacuation des bases navales françaises de l’île, Diégo- Suarez et ses habitants s’en souviennent à coup sûr. Autres temps autres mœurs, ces îles ont été « lâchées » par la partie malagasy, les événements des années 70 n’ayant pas pu avoir raison…
Les facéties des nations à revendiquer ceci ou cela n’arrêteront pas d’alimenter les faits divers diplomatiques. Les Comores n’ont eu de cesse d’avoir des vues sur sa « voisine » Mayotte qui s’est détâchée des archipels des Comores par la force des … choses comme on le sait. Mais cela n’empêche les Comoriens de rêvasser et à imaginer des scénarios rocambolesques sur l’avenir commun ou dissocié des îles comoriennes. Mais qu’à cela ne tienne, on sait que Mayotte est le 101ème département français, malgré les vœux non dissimulés de l’Union des Comores de voir, un de ces quatre, les îles des Comores réunies dans un même giron. L’idée saugrenue du président comorien Ahmed Abdallah Sambi de proposer une cogestion de l’île Mayotte n’a pas fait long feu.
Pour les îles Eparses et l’île de Tromelin, la partie malagasy l’a dans le baba : la France avait établi une cogestion de l’île de Tromelin avec Maurice, exit donc les petits malagasy ! D’ailleurs, les nationalistes malagasy des années 70 ont déjà changé casaques depuis fort longtemps, trop occupés à d’autres « préoccupations » : revendiquer les Iles Eparses est devenu une cause perdue pour la diplomatie malagasy en déperdition depuis un certain temps.
Ces cinq îles éparses, se trouvant à 175 kilomètres en direction de Madagascar, et à 280 kilomètres de l’autre côté, au Mozambique, sont quasi inhabitées mais d’une importance stratégique pour les intérêts français dans l’Océan Indien. Stratégique car dernièrement, la quantité de gaz potentiellement exploitable dans cette zone, allant du sud du Kenya au Mozambique, et englobant Madagascar et les Seychelles, est évaluée à 12 500 milliards de mètres cube par une étude du gouvernement américain (USGS) parue en avril. Ainsi, les découvertes effectuées au large du Mozambique et de la Tanzanie sont énormes, avec la possibilité qu’on y trouve encore davantage, y compris du pétrole. Pas facile dans ce cas là de lâcher le morceau.
Il serait inimaginable qu’un litige irrésolu depuis des décennies sous plusieurs régimes successifs dans l’île Rouge, puisse encore aboutir à quelque chose de positif pour l’île, incapable d’avoir gain de cause sur l’appartenance de ces « cailloux oubliés» dans l’océan, la Grande île verra glisser subrepticement ces « îles » hors de son …champ. En tout cas, la notion de zone économique exclusive (ZEE) est une notion bien abstraite pour les malagasy, voire même inconnue.