Surexploitation des matières premières – Le gouvernement fait la sourde oreille
« Nous demandons une mesure concrète de la part de l’Etat pour stopper la surexploitation des matières premières, surtout le raphia », a demandé un responsable au sein de la société Bozaka qui exporte des produits issus de cette matière première aux Etats-Unis dans le cadre de l’Agoa. « Les raphias sont exportés bruts vers l’Asie, notamment la Chine, il est préférable de transformer sur place ces matières premières pour avoir plus de valeur ajoutée. Nous avons du mal à trouver de matière première de bonne qualité », plaide ce représentant de Bozaka. Mais en réponse à sa requête, Henry Rabesahala, Ministre du commerce n’a daigné de chercher de solution mais a tout simplement répondu : « C’est la loi de l’offre et de la demande ». « Vous pourrez apporter vos suggestions pendant le rencontre du secteur privé et de l’Etat », a poursuivi le conseiller à la Présidence. Or, ce sont les artisans, les très petites et moyennes entreprises qui sont les plus touchées par la pénurie de matière première. Le dialogue public-privé annoncé par le conseiller à la Présidence ne concerne que les présidents (ou leurs représentants) des groupements. « Il n’y a pas de pénurie, vous pouvez aller à Befandriana et voir que le raphia abonde le marché », dixit le représentant du Ministère de l’industrie. Avec l’état actuel des routes, comment, les simples artisans pourront allez à Befandriana ? Contrairement au membre du gouvernement et au conseiller à la Présidence, les étrangers présents à cet atelier sur l’Agoa ont tendu leurs oreilles à cette doléance. « La protection des industries naissantes ou les petites et moyennes entreprises est une monnaie courante même dans les pays industrialisés, le gouvernement pourra bien prendre des mesures », a expliqué Finn Holm-Olsen, de l’Usaid Trade Hub.
Une étude du Cite dévoile que la surexploitation des matières premières et/ou leur mauvaise gestion sont actuellement devenues une préoccupation majeure pour l’artisanat. Les artisans commencent à avoir du mal à trouver du raphia de bonne qualité car l’exportation de raphia brut est élevée et il n’y a pas de programme de replantation. L’exportation de raphia de Madagascar se situe entre 1 500 tonnes à plus de 35 000 tonnes par an. La principale destination du raphia brut est actuellement la Chine. Sans aucune action en cours pour diminuer l’exploitation massive de ces matières, les artisans connaîtront dans très peu de temps un sérieux problème d’approvisionnement.
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