Exportation de roches malgaches vers la Réunion – Pas de permis environnemental
19 millions de tonnes, c’est le volume de roches nécessaires pour la construction de la nouvelle route littorale de la Réunion pour la protéger contre le cyclone. La Région de La Réunion a annoncé lors de la foire internationale de Madagascar en 2015 qu’elle s’intéresse aux roches malgaches. « Le chantier de la Nrl a besoin de 18 millions de tonnes de roches et on pourrait bien en chercher du côté de la Grande Île. Ainsi, 250 000 tonnes pourraient être importées. Des contacts ont été déjà trouvés », a annoncé Dominique Fournel, Vice-président de la Région de La Réunion. Contrairement à cette déclaration, les journaux de l’île de la Réunion annoncent que déjà plusieurs milliers de tonnes ont été livrées et d’autres cargaisons sont prévues arriver dans les prochaines semaines. D’après les journaux à la Réunion, le prix de la tonne de roche livrée est d’environ 56 euros. Avec ces milliers de tonnes déjà sur l’île sœurs, la société exportatrice a déjà eu près de 56 000 d’euros.
Trou béant
Si l’importation de ces roches suscite des colères à la Réunion, nos dirigeants n’ont émis aucun commentaire. Silence totale. Or, l’extraction de ces roches cause un trou béant de 45 m à Ambokatra. « L’ancienne colline d’Ambokatra où jadis trônaient des arbres du voyageur est aujourd’hui défigurée », se plaigne le collectif pour Madagascar à la Réunion. Les bruits émanant de l’extraction et le va-et-vient des camions gênent la population. Le port de Toamasina n’est pas préparé à une exportation massive.
« Le permis environnemental de Colas pour son site à Ambokatra-Toamasina ne concerne que la production des gravillons pour le marché local », a annoncé hier Jean Chrysostome Rakotoary, Directeur Général de l’office national pour l’environnement ou One. L’office a interpellé la société Colas sur ces exportations. Ce n’est qu’après cette interpellation que la société décide de demander une étude d’impact environnemental complémentaire pour l’extraction et l’exportation de 300 000 tonnes de roches. « L’étude d’impact environnemental ne concerne pas uniquement le carrière d’Ambokatra, mais aussi le processus de l’exportation », explique le Directeur Général de l’One. Les impacts négatifs sur le transport routier de ces roches jusqu’au port ainsi que les impacts sur le port de Toamasina seront aussi étudiés. « La carrière d’Ambokatra-Toamasina ne supportera l’extraction de millions de tonnes de roches », affirme Jean Chrysostome Rakotoary.
Sans permis environnemental, la société Colas doit stopper l’exportation de ces roches malgaches vers la Réunion. Les redevances et les taxes que la société verse devront aussi être modifiées puisque la production n’est plus destinée au marché local.
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