Affaire « Anjozorobe » – Les Antandroy très remontés
« Ca suffit ! ». C’est le dernier mot de l’association Zanak’Androy qui lance un défi au régime Rajaonarimampianina, suite à l’élimination physique d’un jeune homme originaire de cette contrée du Sud. En début de cette semaine, des échauffourées se sont tenues dans une carrière de mines située dans la partie nord du district d’Anjozorobe. Face à la presse, hier à Antohomadinika et selon plusieurs témoignages, 2 militaires auraient ouvert le feu contre des dizaines de mineurs à mains nues, ce qui a provoqué la mort de la victime tuée à balle réelle et ce, dans le dos. Jusqu’à hier, le corps n’a pas encore été retrouvé puisque ses familles ne peuvent plus revenir sur le lieu du crime qui serait donc bien sécurisé par des hommes en treillis. Des tonnes de pierres extraites par les mineurs sont toujours sur place et évidemment, ils ne peuvent plus les récupérées. « Quelques gendarmes ont accompagné le huissier venu exécuter une ordonnance d’expulsion mais ces éléments de la force de l’ordre ont refusé de faire du mal contre nous. Par la suite, « un proche du président de la république» aurait attendu quelque part et a donné à deux autres militaires l’ordre de tirer», précise un témoin. Le proche du président serait le « big boss » à l’origine de cette litige foncière qui a entrainé l’expulsion des mineurs alors que ces derniers sont en possession d’une autorisation d’exploitation jusqu’au 9 mars prochain, selon une décision de la Cours d’Appel, alors que l’huissier du « big boss » en question, est arrivé avec une ordonnance délivrée par le Tribunal de première instance.
Se défendre
Les zanak’Androy ont pu prendre en vidéo une partie de l’intervention de l’huissier ainsi que la fuite effrénée des civils qui était poursuivie par des tirs de la part d’hommes en treillis. Pire, celui qui a pris cette vidéo serait actuellement recherché et menacé d’arrestation. Ainsi, les Zanak’Androy menacent de se battre jusqu’à la mort au cas où ce dernier serait arrêté.
Sans détour, les Zanak’Androy déclarent la guerre au régime en martelant qu’ils ne vont plus se laisser abattre comme des mouches, et ce, en rappelant aussi le cas de Tsiroanomandidy. « La première fois, nous avons fait appel à la prise de responsabilité des dirigeants pour appliquer la loi contre ceux qui ont tué nos enfants mais cette fois-ci, nous allons nous battre et nous défendre », a précisé hier un représentant de l’association. Pour cet homme, nous n’allons venger uniquement nos morts mais surtout, nous érigeons une autodéfense puisque le régime Rajaonarimampianina nous déclare la guerre ». En même temps, les zanak’androy appellent le soutien des 17 autres « foko ».
Bizarrement, une autre aile de zanak’Androy a tenu une autre conférence de presse à la fin de l’après midi d’hier, c’est-à-dire, quelques heures après ces tonitruantes déclarations d’Antohomadnika. Cette dernière a déclaré que cette affaire d’Anjozorobe a déjà été discutée depuis samedi dernier et propose l’intervention de la justice.
J.L.R – Dominique Val