Inspecteurs de l’administration – Pas moins d’1 million d’ariary à chaque demande de pots-de-vin
Le Premier ministre, Mahafaly Olivier Solonandrasana n’a pas infirmé ni confirmé les informations que des ministres ont versé des pots-de-vin pour obtenir leur place. Il a tout simplement rétorqué la nécessité des dossiers à l’appui par les journalistes. Quoi qu’il en soit, la corruption au grand jour au niveau de l’Assemblée nationale n’est plus à cacher. C’est l’administration lui-même qui paie des pots de vin. Comme l’exemple vient d’en haut, les « simples inspecteurs » de l’administration demandent aussi aux entreprises des pots-de-vin, pas moins d’un million d’ariary à chaque fois. Les demandes durant l’année écoulée peut dépasser la dizaine.
La corruption est l’un des obstacles les plus importants identifiés par les investisseurs à Madagascar. Les inspections sont parfois l’occasion pour certains fonctionnaires malhonnêtes de demander des
« cadeaux » ou autres paiements illégaux aux entreprises soumises à leur contrôle. Evidemment, certaines entreprises bénéficient de cet état de fait en payant gracieusement des pots-de-vin aux inspecteurs de l’administration afin d’éviter d’acquitter des amendes plus importantes ou de se conformer aux règles qui devraient leur être appliquées. Cette collusion entre entreprises et agents de contrôle a des conséquences néfastes pour le public. Des produits avariés, dangereux pour la santé peuvent ainsi faire l’objet de ventes, des projets autorisés malgré les risques environnementaux, des établissements autorisés à exercer leur activité malgré leur non-respect du code du travail.
Un entrepreneur sur six (16%) qui a été inspecté au moins une fois au cours des douze mois précédant les enquêtes de la Transparency
international a déclaré qu’un
« cadeau ou paiement informel » lui a été demandé par un inspecteur de l’administration au cours d’une visite dans les locaux de son entreprise. En majorité (71 %), ces entrepreneurs ont fait face à une seule demande de pot-de-vin. Pour les autres (29 %), le nombre de demandes durant l’année écoulée dépasse la dizaine.
Pour ce qui est du montant total de pots-de-vin versés aux inspecteurs de l’administration, elle dépasse 1 000 000 ariary dans 40 % des cas.