Marché public – Séparer le contrôle et la régulation
Un atelier sur l’amélioration du marché public s’est tenu hier au Dlc Anosy. Cet atelier a vu l’appui de la Banque mondiale et la Banque africaine de développement. « Des améliorations devront être apportées, notamment la séparation du contrôle et de la régulation. Nous demandons aussi une augmentation du budget alloué à notre département pour que l’on puisse travailler correctement », a déclaré Tovoherihavana Philibert, Directeur général de l’Armp ou Autorité de régulation des marchés publics.
Les marchés publics peuvent représenter des opportunités économiques intéressantes pour les entreprises. A Antananarivo, de nombreuses sociétés choisissent pourtant de ne pas participer à des appels d’offres publics, s’excluant de marchés représentant des perspectives d’affaires séduisantes. De multiples complications accompagnent en effet le processus de passation des marchés publics à Madagascar. La corruption au sein du marché public ne fait qu’empirer la situation. En effet, d’après l’enquête réalisée par Transparency International – Initiative Madagascar, 69 % des entreprises enquêtées considèrent une iniquité et une injustice dans le processus de passation des marchés publics dans leur secteur d’activité, dont 17 % à le considérer « très inéquitable ». Aucun entrepreneur interrogé ne pense que le processus de passation des marchés publics est « très équitable » dans leur secteur.
La suspicion sur les sociétés remportant certains contrats publics est tellement forte que des entreprises préfèrent s’exclure aux appels d’offre simplement pour de ne pas risquer leur réputation. Pour d’autres entrepreneurs, la sélection est biaisée dès le départ et participer à un appel d’offre représente une pure perte de temps et d’énergie. Certains considèrent cependant qu’il est possible de remporter des appels d’offre à condition de payer des pots-de-vin, mais s’y refusent. D’autres entreprises profitent de cet état de fait et gagnent des contrats publics en reversant une partie du montant de ces contrats aux agents publics en charge de la sélection.
Si le marché de gré à gré a prédominé sur le volume du marché public de l’année dernière, des efforts ont été faits pour réduire ce type de marché. En effet, pour le premier mois de cette année, le montant du marché public s’élève à 64,52 milliards d’Ariary dont 24 marchés dans l’appel d’offre ouvert d’un montant de 60,17 milliards Ariary, 1 marché de gré à gré et 2 marchés d’appel d’offre restreint d’un montant respectivement de 0,51 milliards d’Ariary et de 0,71 milliards Ariary. Les restes se trouvent dans les marchés à la demande de propositions et dans les appels d’offres ouverts pré-qualifiés.
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