Lémurien – « L’espèce se reproduit difficilement en captivité »
Tous pensionnaires au musée de Mulhouse dont trois espèces de lémuriens de Madagascar pointent dans la triste liste des 25 primates les plus menacés de la planète. Dans le cas du petit lémur, 16 sujets ont été prélevés in situ en 1989 pour tenter d’obtenir des reproductions en captivité : « 8 ont été confiés au Duke Lemur Center, un sanctuaire pour ces animaux implanté aux Etats-Unis. Les autres ont été répartis dans 3 zoos européens dont le nôtre ». Placés sous la bannière de l’association européenne pour l’étude et la conservation des lémuriens (Aeecl) qui regroupe 36 zoos, les pionniers ont fait souche, notamment à Mulhouse où des naissances ont été obtenues entre 2011 et 2014. « La population captive initiale a fourni 26 descendants, mais elle n’est pas viable à long terme. L’espèce se reproduit difficilement et on se heurte à des problèmes de consanguinité ou d’imprégnation. D’ici une vingtaine d’années, ce lémur n’existera plus dans les zoos ». C’est donc à Madagascar qu’il faut garantir un avenir aux 2 000, voire 3 000 sujets qui ont survécu à la pression de chasse et à la culture sur brûlis qui détruit des pans entiers de forêts. « Pour ce primate, nous sommes désormais dans un processus de conservation intégrée qui implique des opérations de replantations d’arbres car le milieu naturel a été très dégradé, mais aussi une sensibilisation des villageois grâce à l’éducation des enfants dans les écoles. On paie pour cela la moitié du salaire des instituteurs ». En 2009, le gouvernement malgache a classé 2 700 km2 de la péninsule de Sahamalaza en parc national. Brice Lefaux en est convaincu : « Sans l’action de l’Aeecl, de ses zoos partenaires et donc de leurs visiteurs, jamais un tel statut de protection n’aurait vu le jour ».