Victime de la concurrence déloyale – La Sib risque de fermer ses portes
Victime de la concurrence déloyale, la Sib ou société industrielle du Boina risque de fermer ses usines de production de savon. C’est l’une des informations qui a sorti lors de la formation organisée par le Fes ou fondation friedrich Ebert Stiftung pour les journalistes sur « l’industrie, moteur du développement » hier à Maibahoaka Ivato. La société industrielle du Boina existe depuis 1947. Les activités étaient multiples, dont la rizerie, la savonnerie, l’huilerie, l’exportation de tourteau. Depuis la crise économique de 2009, l’huilerie a subi la concurrence déloyale des huiles importées. Le pouvoir d’achat de la majorité de la population a diminué, et celle-ci ne prend en compte que la quantité lors des choix de produits à consommer. Seules les huiles d’arachide et de coton ont subsisté à la crise, et la production en est généralement affaiblie. Certaines activités comme la rizerie et la production de tabac ont été abandonnées. La savonnerie se trouve aussi dans des difficultés suite toujours à la concurrence déloyale. « Nous avons saisi le conseil de la concurrence, mais celui-ci, d’après nos constatations ne peut rien faire », se désole un membre du Sim ou syndicat des industries de Madagascar. Ce n’est pas le secteur frappé par la concurrence déloyale. Presque tous les secteurs d’activité sont touchés. Holcim est sommé par l’Etat à payer 1 200 à 1 500 ariary par tonne pour l’importation de ses matières premières (ciment en vrac) qu’elle transforme et met en conditionnement alors que l’Etat ne demande que 300 ariary par tonne pour les ciments importés. « Sans entrer dans la politique, il est désolant de voir des unités industrielles qui sont inutilisées. C’est le cas de Lmm ou le moulin de Madagascar, qui, suite toujours à l’importation massive des farines, ne tourne plus qu’une journée par semaine. La société est contrainte de rompre ses contrats avec les paysans faute de rentabilité. Il y a aussi l’usine de Tiko qui est en veilleuse alors qu’elle pourrait faire vivre plusieurs paysans », dixit Christian Rajaosafara, Vice-président du Sim. Le développement d’un pays doit passer par l’industrialisation, mais pour ce faire, il faut la volonté politique et un Etat developmentiste.
FR