Insuffisance des normes sanitaires – Barrière contraignante pour les opérateurs à l’exportation
Le système de sécurité sanitaire des aliments présente un enjeu important pour les procédures d’exportation. D’autant qu’avec le secteur agricole, l’élevage et la pêche qui occupent les 70% des exportations de la Grande île, le respect des normes internationales sur la sécurité phytosanitaire des denrées alimentaires devrait être une priorité pour le pays. Cette année, un comité au sein du ministère de l’Elevage envisage d’établir une loi sur les normes sanitaires dans cette filière. En effet, le problème des normes est le plus grand handicap des produits destinés à l’exportation de Madagascar. Concernant l’exportation de la viande de bœufs vers les pays de l’Union Européenne, cette institution n’a levé l’embargo qu’en juillet 2011. Rappelons que l’Union Européenne a suspendu l’autorisation permettant à Madagascar d’exporter la viande bovine en 1997, pour des problèmes de normes. Par ailleurs, la Grande île manque d’infrastructures pour suivre ces normes imposées par le marché extérieur, souligne un vétérinaire de formation au ministère de l’Elevage. Madagascar ne possède pas encore d’abattoir suivant vraiment les normes en ce moment. Pourtant, l’exportation de viande bovine constituait une source importante de devises auparavant, indispensable à la relance économique. Le cheptel bovin est estimé à 10 millions de têtes au niveau national.
Situation sanitaire
Les études vétérinaires insistent toutes sur l’absence à Madagascar de maladies fortement répandues ailleurs. La peste bovine, les trypanosomiases, la fièvre aphteuse sont en effet inconnues à Madagascar. Par contre, la tuberculose et les parasitoses internes – fréquentes surtout chez les jeunes – sont des affections très répandues de même que le charbon bactéridie. Le charbon symptomatique a fait son apparition très récemment à Madagascar (1969) et l’épizootie s’est très rapidement étendue à l’ensemble de l’île faisant plus de 100 000 morts la première année. L’extension et les conséquences de cette dernière épizootie tendent à souligner combien, malgré une protection vétérinaire non négligeable la situation sanitaire du troupeau est fragile ne serait-ce qu’en raison de cette malnutrition chronique et saisonnière dont on a vu qu’elle affectait surtout les jeunes animaux.
Recueillis par Riana