Lancement de centre régional artisanal – Le Cenam en quête de financement
Afin de professionnaliser le secteur artisanat, le Centre national de l’artisanat Malgache (Cenam) compte relancer ses centres régionaux, situés dans les grandes villes de Madagascar actuellement. Les activités de ces centres ont dû être interrompues ces quatre dernières années faute de financement. « Avec le départ des bailleurs de fonds, suivi de la politique de désengagement de l’Etat, le Cenam n’a pas pu à lui tout seul assurer le financement de ces centres régionaux, qui est pourtant d’un enjeu majeur pour le développement du secteur dans les zones reculées de la Grande île. Là où les artisans sont fréquemment devancés par le collecteurs en raison de l’enclavement de leur localité », a annoncé le Directeur général du Cenam, Ranaivojaona Clairmond Lala. En effet, le Ceram (Centre régional de l’artisanat malgache) est une structure décentralisée du Cenam, celui-ci assure les mêmes missions d’activités que le Cenam, mais au niveau régional. Prochainement, le Cenam compte installer ces centres dans 12 régions pilotes, classées avoir de fortes potentialités artisanales. Actuellement, le centre possède déjà des locaux dans 8 Régions, entre autres dans le Boeny, Antsinanana, Diana, Vatovavy Fitovinany, Itasy, Analanjirofo, Vakinankaratra et Haute Matsiatra. Par ailleurs, le Cenam ne possède ni terrain, ni bâtiment dans les quatre autres Régions à fortes potentialités, dont l’Atsimo Andrefana, Analamanga, Sofia et Amorin’Imania. Les objectifs au terme de la mise en place de ces centres portent sur la facilité d’accès des artisans locaux aux centres de formation ; la détection des potentialités des matières premières, la contribution direct à la diversification des produits et à l’élargissement des gammes, mais également la professionnalisation des filières à travers les formations. Ce qui permettrait ensuite de formaliser petit à petit le secteur de l’artisanat. En effet, la grande majorité des artisans à Madagascar exercent leur activité dans l’informel. Sur les 2 000 000 d’artisans (soit près de 10% de la population malgache) recensés dans tout Madagascar, seuls 250 000 sont des professionnels, près de 85% évoluent encore dans le secteur informel. Sur les artisans dites « formels », seuls 13% s’adonnent à l’exportation. A part le blocage causé par l’informel, le secteur se heurte à d’autres problèmes majeurs ces dernières années, notamment les difficultés d’approvisionnement, et la cherté des matières premières entrainant l’insuffisance de qualité des produits et la difficulté de commercialisation de ces derniers.