Fonds de solidarité africaine – Madagascar vers une stratégie phytosanitaire
La mondialisation des échanges et la circulation facilitée des personnes et des marchandises ont atteint un volume tel que la mise en place de normes et de suivi des charges est devenue une nécessité. Un besoin qui ne satisfait pourtant pas encore les cultivateurs nationaux.
Madagascar fait partie de ces pays avec un immense potentiel en matière de production agricole. Paradoxalement, aucune des normes prescrites pour la qualité des produits ne sont respectées sur le terrain. D’ailleurs, la loi phytosanitaire malagasy de 1986 est maintenant dépassée par l’avènement de l’Organisation mondiale du commerce en 1995 et la réforme de la Convention internationale pour la protection des végétaux qui s’en est suivie en 1997. Et après presque 31 années d’application de la législation phytosanitaire, Madagascar a initié la semaine dernière l’évaluation complète de ses capacités et la formulation d’une stratégie et d’une législation conforme au droit international et aux défis liés aux contextes national et mondial actuels, tout cela à travers un atelier. Ce projet, coordonné par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao) a été financé grâce au Fonds de solidarité africaine. La rencontre s’est concentrée sur 3 volets. Le premier concerne l’application de l’outil d’évaluation des capacités phytosanitaires de la Convention Internationale pour la Protection des Végétaux. Cette première étape devrait aboutir sur la création d’un cadre juridique modernisé et à la formulation d’une nouvelle stratégie phytosanitaire.
Tournant
Aujourd’hui, Madagascar arrive à un tournant pour lequel les capacités phytosanitaires doivent être évaluées par rapport à un dispositif international renouvelé. La modernisation progressive des mécanismes de protection phytosanitaire, non seulement aux frontières mais à travers le pays tout entier, en vue d’une production agricole durable vers la sécurité alimentaire et nutritionnelle des agriculteurs et consommateurs malgaches sera revue dans son ensemble. L’amélioration de la vie des agriculteurs, composant une grande majorité de la population est aussi à prévoir dans la mesure où de nouveaux marchés s’ouvriront pour le pays. Tout cela, la normalisation et le suivi restent néanmoins des utopies pour certains. Dans un contexte où même un feu de brousses ne peut pas être empêché, il est difficile de croire que les agriculteurs se conformeront à de telles exigences. D’autant plus que pour l’instant, il n’y a rien à cultiver faute de pluies et de mesures d’urgence.
Seheno Kely