Compte tenu de la hausse dramatique des exportations de crabes de mangrove vivants depuis l’année dernière, Madagascar a décidé cette année de mettre en place des mesures drastiques pour une exploitation rationnelle et durable de cette ressource. A cet effet, des recommandations ont été adoptées à l’issue d’une rencontre organisée par le programme SmartFish les 24 et 25 juillet derniers à Mahajanga. Les participants ont estimé que le niveau actuel des captures serait largement supérieur au potentiel maximum, estimé à 7500 tonnes. Effectivement, force est de constater que l’exportation de crabes vivants est passée de deux tonnes en 2009 à plus de 800 tonnes en 2013, une exportation abusive qui atteint même les 1400 tonnes à la moitié de cette année. Certains nouveaux opérateurs disposant d’une forte présence dans les régions littorales les plus enclavées sont prêts à payer le prix fort pour des crabes vivants de bon calibre, laissant ceux de taille modeste à la filière traditionnelle et engendrant ainsi une demande sans précédent. Les autorités et les opérateurs ayant pris part à la rencontre, dont les membres du GEXPROMER, ont ainsi tiré la sonnette d’alarme.
Ils ont adopté une série de recommandations qui seront prochainement affinées et formulées par voie de décret ministériel. L’on compte parmi elles l’instauration d’une fermeture annuelle, l’augmentation de la taille minimale à la capture, la réforme sur l’octroi des permis de collecte (avec cahier des charges), l’assainissement des permis de collecte, la mise en place d’un groupement professionnel des exploitants de crabes, la mise à jour des textes sur la gestion des crabes, la préservation des mangroves et le renforcement de la gestion et de la protection de ces dernières. Depuis l’analyse globale de la filière crabe en 2012, SmartFish a apporté une contribution significative au secteur du crabe de mangrove, notamment en ce qui concerne la question des pertes post-captures en promouvant l’adoption de nouvelles techniques de manipulation, de stockage et de transport des crabes dans 50 villages auprès des trois régions clés de Madagascar. Un projet pilote d’aquaculture communautaire a également été initié, ainsi qu’un appui  à la réhabilitation complète de trois importants marchés  à Morondava, à Antsohihy et à Ambanja.

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