Décès néonataux – La malnutrition maternelle comme première cause
La malnutrition maternelle se trouve à la première place des décès néonataux chez les femmes enceintes. Ce fléau est à l’origine de 80% de la mort du fœtus. Pour Madagascar, le taux de malnutrition n’a quasiment pas évolué en l’espace de deux décennies. Il est passé de 51,1% en 1990 à 50,1% en 2010 soit une baisse de seulement 1%. Pourtant l’accroissement de la population a connu une hausse de 25% durant la même période.
D’autres statistiques précisent qu’avec un taux de pauvreté dépassant le 90%, près de 22% des ménages, à l’échelle nationale, s’abstienne à un repas de moins chaque jour. Chez les ruraux, la situation s’aggrave car 35% d’entre eux sont touchés par l’insécurité alimentaire à cause de l’insuffisance de l’emploi et la hausse du taux de chômage ainsi que l’insuffisance des rentrées d’argent. Plus de 150% du revenu familial sont destinés à la dépense pour la nourriture complète. Pour combler le vide de 50%, les ménages sont obligés de s’abstenir d’un repas de moins.
Près de 22% des foyers malgaches sont dans cette situation. Un problème qui touche particulièrement les ruraux dont le taux d’insécurité alimentaire est évalué à près de 35%. Avec la crise où plus d’un tiers de la population active vit dans le sous-emploi, les maisonnées se voient contraintes de diminuer la ration alimentaire, par peur de s’aventurer dans le crédit. Selon une enquête effectuée auprès de marchands ambulants dans le centre ville, 2.000 ariary suffisent pour un ménage de quatre personnes pour assurer le repas au quotidien. Par conséquent, un enfant sur deux est victime de la malnutrition dont 50% chronique et 13% aigüe. La privation nutritionnelle ou la sous-alimentation atteint en premier lieu les enfants d’entre 36-60 mois et de 24-36 mois. Le taux est plus élevé chez les garçons dont 29,3% souffrent de privation sévère et 52,9% de moins sévères contre 23,6% de privation sévère et 47.3% moins sévère chez les fillettes.
Dominique Val