Aujourd’hui, la Commission électorale nationale indépendante pour la Transition a enfin reconnu que les récentes élections communales et municipales ne se sont pas déroulées de la meilleure des manières. Même si les responsables auprès de cette commission n’ont pas répondu à toutes les critiques entourant l’organisation de ces élections, ils ont reconnu que les problèmes enregistrés au niveau des listes électorales ont fait tache d’huile. Mais pour constamment s’ôter toute responsabilité, la commission responsable des élections a indiqué ne s’occuper que de l’éducation civique électorale et de la conscientisation de la population. En parlant de conscientisation, la majorité est aujourd’hui consciente que les anomalies et les manœuvres frauduleuses autour de ces élections ne se résument pas qu’à des problèmes au niveau de la liste électorale.

En effet, à l’heure actuelle, les problèmes ont été recensés au niveau même de la campagne électorale, du fameux bulletin unique sans nom ni photo, du regroupement des résultats de tous les bureaux de vote, mais les responsables étatiques ne veulent rien savoir. Aujourd’hui, il est donc tout à fait normal que les résultats des élections ne plaisent pas à tout le monde, et que ce soit du nord au sud, d’est en ouest, les contestations ne cessent d’éclater au grand jour. Pourtant, cela ne semble même pas faire tiquer le Premier ministre chef du gouvernement qui a avoué être satisfait que les élections soient maintenant derrière nous. Pourtant, il faut se rendre à l’évidence que ces élections n’ont pas fait l’unanimité auprès de la population et représente aujourd’hui un sujet réellement propice à la discorde. Dans certaines parties de la Grande île, la tension est de plus en plus tendue et cela empire de jour en jour. Nous avons déjà évoqué le cas de Fianarantsoa dans nos colonnes mais la diffusion et la propagation de deux résultats de vote différents dans cette province n’est pas une exception.

A Miarinarivo, une plate-forme réunissant plusieurs candidats à la mairie a été mise en place pour déposer une plainte au niveau du tribunal administratif dénonçant la victoire mal acquise du candidat présenté par le parti d’Etat HVM. A Ambovobe Androy ou à Fénérive Est, c’est la même situation et les candidats dénoncent également des manœuvres frauduleuses perpétrées par le HVM pour faire gagner leur candidat. A Ilakaka, les contestations ont déjà atteint un tout autre niveau parce que la population serait déjà descendue dans la rue depuis la publication et la diffusion de résultats provisoires. A Toliara, un candidat demande l’annulation de tous les votes et du résultat général des élections communales. Dans la capitale, on parle déjà de requête pour l’annulation de toutes les voix obtenues par un candidat qui n’a pas scrupuleusement respecté les règles concernant le bulletin unique sur lequel les électeurs pouvaient toujours l’identifier personnellement. De manière générale, rien ne s’est passé comme prévu sauf, en parti, pour le HVM qui compte bien remporter le maximum de places.

En effet, dans les grandes villes, le peu d’électeurs ayant voté ont fait l’impasse sur le parti d’etat, chose qui pourrait avoir un impact conséquent sur l’échiquier politique actuel mais également sur le fonctionnement général de la politique à Madagascar. En d’autres termes, le régime HVM devra revoir ses plans au plus vite et devront maintenant faire avec les nouveaux élus du peuple. Mais en attendant, la situation pour Madagascar ne s’améliore pas et il faut reconnaître que nous sommes loin aujourd’hui d’être sorti de la crise notamment à cause du forcing sur les récentes élections, la mauvaise organisation flagrante de la part de la Ceni-T et surtout les fraudes pointant du doigt le parti d’Etat.

Laza Marovola