Le régime actuel a réussi à aller jusqu’au bout de son forcing en tenant coûte que coûte les élections communales et municipales le 31 juillet dernier. Toutefois, ce forcing n’a pas réellement été payant et il faut également que cela ait son prix. En effet, le prix à payer pour ce forcing a été le taux d’abstention record enregistré à travers toute l’île le jour de l’élection. De manière générale, près de 75% des électeurs inscrits sur les listes électorales ne se sont pas rendus aux urnes pour faire leur choix et ce chiffre est bien sûr un message fort à l’endroit des tenants actuels du pouvoir. Pour Serge Zafimahova, ce taux d’abstention signifie que la majorité de la population en a juste marre de la politique et n’a donc même pas fait l’effort d’aller voter. Par ailleurs, le faible taux de participation peut s’interpréter comme étant la cause des nombreuses défaillances, dysfonctionnements et critiques autour de ces élections communales depuis son annonce. Aujourd’hui, il faut donc se rendre à l’évidence que quiconque sera officiellement déclaré élu aura beaucoup du pain sur la planche dans mesure où la légitimité n’aura pas été acquise.

La gestion de la ville devra être juste

A l’occasion des élections communales, la majorité de la population en droit de voter a clairement signifié aux dirigeants actuels qu’elle n’avait pas besoin d’eux et ne voulait pas participer à leur soi-disant plan de développement, comme l’avait souligné le président de la République le jour de l’élection. Que ce soit dans les chefs-lieux de provinces, dans les chefs lieux de districts, dans les communes urbaines et rurales, la majorité des électeurs ont préféré  ne pas choisir un candidat parce que, selon Serge Zafimahova, le panel des candidats proposés n’ont pas satisfait les électeurs. Le résultat des élections est donc mitigé quoique sur le plan de la légalité, il n’y aura rien à dire et redire sur les candidats élus officiellement. Le problème résidera sur le plan de la légitimité et de ce fait, que ce soit dans la Capitale ou ailleurs, la gestion de la ville devra être juste et rempli de sagesse pour combler ce manque de légitimité. En d’autres termes, les plans de Lalao Ravalomanana de commencer à travailler dans les arrondissements où elle est sortie gagnante est déjà une mauvaise stratégie. Les projets devront être équitables et le nouveau maire, pour le cas d’Antananarivo, devra régler au plus vite les problèmes liés aux terrains, au travail, à la propreté, à la route et la circulation, et au délestage.

Laza Marovola