En deux républiques successives, Pety Rakotoniaina connaît la prison. L’enfant terrible du Betsileo vient d’être condamné par le Tribunal de Première Instance de Fianarantsoa, suite à son interpellation le jour du scrutin des communales. Depuis l’après-midi d’hier, la ville est en proie à une émeute qui risque de prendre une ampleur sans précédent.

Le verdict est tombé pour Pety Rakotoniaina : un an d’emprisonnement ferme. Suite à son arrestation le vendredi 31 juillet dernier, jour des élections communales et municipales, l’ancien Pds de la Commune Urbaine de Fianarantsoa, ancien député d’Ikalamavony, et entre autres président du parti politique Tambatra, mais surtout et justement candidat à la mairie de cette ville, l’enfant terrible du Betsileo s’est présenté à son procès, hier. Rappelons que sous la troisième république et troisième partie, Pety Rakotoniaina a déjà été connu la prison sous le régime de Marc Ravalomanana et ce, après avoir fait tourner en bourrique, lui et ses agents de renseignement, durant des mois ! Il faut dire que l’homme est une icône vivante de la lutte contre toute forme d’injustice sociale et politique, ainsi que les dérives totalitaires mais aussi pour la population de toute la province de Fianarantsoa, et même de la Grande Île.

Et voilà donc que le régime Rajaonarimampianina suit le même tracé et il sera donc la deuxième personnalité à être emprisonnée – après les journalistes de Madagascar Matin- pour des  motifs purement politiques. « C’est une décision politique et cela résulte de notre position de n’accepter aucune fraude lors de ces élections », a réitéré Pety Rakotoniaina.

Regain de la violence

Tout de suite après la sortie du verdict, la population fianaroise est descendue dans les rues pour décrier, d’un côté, cette manœuvre qu’elle a tout simplement attribué au parti au pouvoir, le Hvm, et à Hery Rajaonarimampianina, et de l’autre, d’avoir interverti les résultats des élections qui selon toujours la population, sont gagnées par la candidate du Mapar, Christine Razanamahasoa. Et à partir de ce jour, un meeting de contestation se tiendrait chaque sur la Place de la Démocratie dans la Capitale du Betsileo.

La tension est donc montée d’un cran et beaucoup craignent le regain de la violence postélectorale, non seulement à Fianarantsoa mais un peu partout dans l’île, si on se réfère au début de la grève à Ilakaka, et dans d’autres communes rurales et urbaines, aux revendications populaires et des candidats à l’intention de la Ceni-T. Le tout ne touche pas uniquement les indépendants et autres issus d’autres partis politiques mais aussi le parti au pouvoir, comme le cas à Fenoarivo, dans le district d’Atsimondrano. Pour ce dernier, le Hvm accuse aussi le Tim de Marc Ravalomanana de fraudes électorales massives !

J.L.R