Des grandes villes de Madagascar sont en train d’être secouées par des débuts de mouvement populaire : Antananarivo, Fianarantsoa, Toliara, Manakara et Antsiranana commencent à connaître les prémices d’une agitation qui prendra vite de l’ampleur. Les communes de moindre envergure n’en sont pas aussi épargnées, telles Alakamisy Fenoarivo, Ilakaka, …

Mais on sait que le régime va essayer de verrouiller rapidement la situation puisque des rumeurs insistantes circulent dans la soirée d’hier que de changements importants vont s’opérer, notamment, au sein du ministère de la Justice ce jour, à l’occasion du Conseil des ministres. Apparemment, l’Exécutif a peur que les magistrats ne tranchent en leur âme et conscience, et bien sûr selon les lois en vigueur, sur des dossiers épineux concernant les requêtes et plaintes des candidats aux dernières élections et dont les conclusions pourraient provoquer du chamboulement pour les calculs déjà établis des tenants du pouvoir actuel.

Sur le terrain et loin des bureaux feutrés des barons du Hvm, les partisans de l’Association Freedom attendent impatiemment la conclusion du Tribunal Administratif sur le

« deux poids, deux mesures » opéré sciemment par la Ceni-T. C’est le cas pour Antananarivo, la Capitale de Madagascar, et bizarrement, tous s’accordent à dire que les élections du 31 juillet dernier ont été tout simplement très mal organisées donc non-crédibles et manquent singulièrement de légitimité. A peine une dizaine de kilomètres de la Capitale, la commune rurale de Fenoarivo est aussi en effervescence mais à la différence que c’est le parti au pouvoir qui accuse de fraude à grande échelle, le parti Tim de Marc Ravalomanana qui n’est autre que le nouveau compagnon de route de Hery Rajaonarimampianina.

Annulation

A Fianarantsoa, on est à un petit pas d’une révolte de grande envergure. Le cocktail molotov composé de l’annonce de l’emprisonnement pour un an ferme de Pety Rakotoniaina par le tribunal et l’interversion des résultats de vote en faveur de la candidate Hvm, est, comme on dit, … très explosif ! Le même cas est enregistré pour Antsiranana où toute la population annonce la couleur au cas où le candidat du Hvm gagne la mairie de cette ville du nord. Il faut dire que selon les résultats provisoires, le candidat du Mapar mène largement en tête et le cas contraire serait une grande surprise qui risque de faire péter les plombs.

Idem pour Manakara, Ilakaka et d’autres communes d’envergure moyenne et beaucoup craignent que chaque ville, chaque chef-lieu de district, de région et/ou de province deviennent des foyers d’incendie. Pire, une très grande partie des électeurs exigent, tout simplement, l’annulation des résultats et qu’on repart sur une nouvelle base plus saine et dont la première mesure à prendre concerne la Ceni-T.

J.L.R