Au moment où tout va mal, le régime fait tout pour sauver sa peau. Samedi dernier, le chef de l’Etat était  présent au « zaikabe » à Betela Morondava de l’Eglise luthérienne de Madagascar. Une occasion pour le président de faire un clin d’œil aux quelque 30.000 fidèles qui ont assisté à ce grand événement religieux. Hery Rajaonarimampianina a profité de l’événement pour comparer les dirigeants étatiques aux chefs religieux qui ont le même devoir d’éducation et de leadership. Une délégation officielle dirigée par le chef de l’Etat et le Premier ministre a été également été présente lors de la cérémonie d’accueil des reliques de Ste Thérèse toujours à Morondava.

Ces deux événements démontrent à quel point le régime accorde une intention particulière aux événements religieux lorsque le pouvoir exécutif est dans le pétrin. Pourtant, le même régime par le biais de son ministère de l’Intérieur a empêché les fidèles catholiques de la capitale à faire la procession à Mahamasina.

Le régime  a déjà manipulé l’église en confiant au FFKM le rôle de médiateur et d’organisateur du processus de la réconciliation nationale dont les résolutions ont été formellement rejetées par la conférence des évêques catholiques.

En avril dernier, ce régime a déjà bafoué la laïcité en organisant un culte religieux dans l’enceinte du palais d’Etat d’Iavoloha à l’occasion du jeudi saint. Tous les chefs d’institutions dont le président de la République, le Premier ministre et le président de l’Assemblée nationale  y étaient présents.

Cette pratique contre la laïcité de l’Etat est courante depuis le régime Ravalomanana et n’a rien apporté à rien pour le développement du pays. Au contraire, l’implication des églises dans les affaires politiques a, à maintes reprises, amplifié les crises politiques cycliques dans le  pays. En priorisant leur présence officielle dans des cérémonies religieuses, les dirigeants continuent également de piétiner la constitution qui précise que « Le peuple Malagasy constitue une nation organisée en État souverain, unitaire, républicain et laïc ».

Dominique Val