La Conférence des Parties de la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques de 2015 (COP21) à Paris approchant à grands pas, l’Agence Française de Développement met régulièrement à jour sur son site Web le nombre de pays et territoires ayant annoncé leurs contributions dans la lutte contre les changements climatiques. Force est de constater que très peu de pays africains apparaissent dans la liste des pays officiellement engagés dans cette lutte. Madagascar, qui est parmi les pays les plus vulnérables aux catastrophes les plus extrêmes liées au changement climatique, ne figure pas dans la liste des pays officiellement engagés.

88% de la population mondiale respirent de l’air pollué

La récente série de publications diffusée par le magazine de recherche médicale Lancet, qui a conduit les Etats-Unis à établir un plan d’action sur le changement climatique, devrait également alerter les responsables étatiques malgaches. Ce journal rapporte notamment les propos de Margaret Chan, Directeur général de l’Organisation Mondiale de la Santé (Oms) : « L’air respiré par 88 pour cent de la population mondiale ne correspond pas aux normes de l’OMS. Ceci est en partie dû à la pauvreté et au manque d’accès aux énergies propres, mais c’est surtout à cause de choix politiques ».

D’après le rapport, 7 millions de décès prématurés chaque année sont attribués à la pollution de l’air, qui cause également l’augmentation des crises cardiaques, des maladies respiratoires et des épidémies. L’ Oms estime que 250 000 personnes mourront chaque année entre 2030 et 2050 à cause des effets incompris du changement climatique, à savoir le réchauffement planétaire, le taux élevé de transmission des maladies et la rareté de la nourriture. Ainsi, le journal Lancet qualifie le changement climatique comme la plus grande menace du 21ème siècle sur la santé publique.

Peste, paludisme, maladies cardiovasculaires et respiratoires

Pour le cas de Madagascar, la propagation des maladies transmissibles, des épidémies et des maladies cardiovasculaires prouve que la menace du changement climatique sur la santé publique est bien réelle dans la Grande île. Citons la résurgence de  cas de peste dans la capitale et à Antsiranana en 2014. Citons aussi la propagation du paludisme, maladie tropicale, dans la capitale et le nombre croissant des cas mortels depuis avril 2015. Citons enfin le « stress thermique » dû à l’augmentation des températures dans les pays tempérés qui a pour effet une hausse des maladies cardiovasculaires liées à l’hypertension artérielle et l’augmentation des maladies respiratoires, notamment les rhinites allergiques saisonnières, dans la Grande Ile depuis quelques années.

La transition vers les énergies propres constitue la meilleure et l’unique solution efficace pour lutter contre le changement climatique et ses menaces sur la santé publique. Etant donné que Madagascar possède un énorme potentiel en énergies renouvelables et sera certainement priorisé par les bailleurs

« verts » en raison de sa pauvreté et de sa vulnérabilité aux effets du changement climatique, il est plus qu’opportun et urgent que le gouvernement malgache lance un plan d’action national sur le changement climatique.

Ra Dom