Les grèves n’en finissent pas et chaque jour qui passe, en voilà déjà de nouvelles. Avec les grèves du Seces, des étudiants des universités, de l’intersyndical de la Jirama, c’est au tour de l’Institut national de la statistique (Instat) de s’y mettre et de mettre son grain de sel. A partir d’aujourd’hui, le syndicat des employés de l’Instat a décidé d’entamer une grève générale sans fin. Les raisons de cette grève sont purement économiques mais concernent au plus haut degré la politique et les dirigeants actuels. Le problème réside dans le fait que l’Etat est incapable, n’est pas en mesure de débloquer la subvention de 450 millions d’ariary destinée à payer les arriérés de salaires des employés. Selon le Directeur Général de l’Instat, cette subvention de l’Etat ne serait disponible que vers la fin du mois d’août, mais compte tenu du fait que l’Etat a actuellement beaucoup de mal à payer qui que ce soit, cela pourrait ne pas se faire. Par ailleurs, un responsable auprès du syndicat des employés a indiqué que même si l’Etat octroie la subvention, la somme de 450 millions d’ariary ne suffira même pas encore à payer les salaires des employés jusqu’à la fin de l’année. Cette grève de l’Instat met donc encore plus l’Etat dans une mauvaise posture.

Le DG de l’Instat refuse les compromis

Avant de décider d’entamer une grève sans fin, les représentants du syndicat des employés de l’Instat se sont entretenus hier avec leur directeur général pour discuter de possibles solutions. Puisque l’Instat est un établissement public à caractère industriel et commercial, il possède ses propres ressources financières. De ce fait, cette institution ne devrait pas avoir besoin des subventions de l’Etat pour fonctionner. Ainsi, lors de la rencontre de la veille, certaines solutions pour pallier la grève et pour payer les salaires des employés ont été proposées comme la vente des données de l’Instat, les revenus tirés quotidiennement des cartes statistiques et les frais de structures de projets. Toutefois, les dirigeants de cette institution ont refusé ces différentes options qui auraient pu calmer les employés. A l’issue de cette rencontre, les représentants du syndicat ont confié que le discours du directeur général n’est que la preuve de la mauvaise gestion et direction de l’Instat. Le déblocage à la fin du mois d’août des 450 millions d’ariary semble être plus une promesse en l’air qu’une solution concrète applicable dans les plus brefs délais. La grève sera donc effective à partir de ce jour jusqu’à ce de vraies solutions soient avancées, chose qui ne risque pourtant pas d’arriver tant que la loi de finances rectificative 2015 ne sera pas validée.

Laza Marovola