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Vendredi 22 Novembre 2024

ombre

Rien ne va plus !

Deux examens officiels ont pris fin pour le compte de l’année 2014 – 2015 et pour le niveau scolaire, il ne reste plus que le baccalauréat qui devrait se tenir la semaine prochaine. Si on fait le bilan sommaire de ces deux premiers examens, le taux de réussite au certificat de fin d’études primaires et élémentaires (Cepe) a connu une baisse significative, allant jusqu’à dix points, voire même plus dans certaines circonscriptions.  Cette diminution est flagrante dans la Capitale puisqu’elle était de 85% pour l’année dernière alors qu’on a enregistré qu’une réussite de 73% pour cette année. Assurément, les inondations sont passées par-là, qui ont provoqué la perte des manuels et autres effets scolaires nécessaires et même conditions prioritaires pour une récolte à la hauteur de la renommée et de la qualité de l’enseignement à Antananarivo. Mais il n’y a pas que ça, évidemment.

Pour le brevet d’études de premier cycle (Bepc) signifiant la fin des études au niveau collège et sésame pour passer au lycée, les correcteurs ont déjà annoncé la même situation dès la prise des premières copies, pour finalement le confirmer à la veille de la sortie des résultats.

En réalité, il faut s’attendre, cette fois-ci, à une baisse vraiment significative sinon on n’aurait pas prévenu d’avance les parents d’élèves. Déjà dans certaines circonscriptions qui ont déjà affiché leurs résultats, la moyenne du taux de réussite ne dépasse pas les 50%, c’est-à-dire, des milliers de gamines et gamins de 14 à 17 ans, seront laissés sur le bord de la route de l’enseignement de ce pays. C’est bien le cas de le dire puisque la plupart de ceux fréquentant les écoles privées, donc payant les écolages tous les mois, essayeront de trouver des places dans les collèges d’enseignement général (Ceg) – donc public – qui ne peuvent accueillir que très peu de nouveaux élèves. Et ce sont les redoublants des écoles publiques qui vont payer le pot cassé, bien sûr, ils viennent en principe des familles nécessiteuses et n’ont pas les moyens de faire de la résistance, encore moins de passer de suite à la classe de seconde dans le privé.

Mais les résultats « en régression » de ces deux examens officiels reflètent bien la situation réelle à Madagascar actuellement puisqu’il n’y a pas un secteur d’activités qui ne connaissent pas de recul certain.  Toujours dans le social, on a cru que la poliomyélite a été rayée de tout le territoire et voilà que de nouveaux cas sont enregistrés dans la Région de Boeny et  celle de Sofia.  On se rappelle effectivement de cette victoire criée sur tous les toits par le régime de Marc Ravalomanana et durant la Transition, aucun cas n’a été signalé. Cela veut tout simplement dire que ces régions deviennent plus sales que jamais et que la défécation à l’air libre prend une proportion inquiétante. Justement, le volet santé figure parmi les grands oubliés de ce régime et malgré le remplacement d’un docteur qui a passé tout son temps à l’étranger par un professeur, qui plus est ancien chef de département de la médecine à l’Université publique d’Ankatso, aucune amélioration n’a été constatée. A l’Hôpital Joseph Ravoahangy Andrianavalona, par exemple, les médicaments de base font toujours défaut et la gratuité de soins,  promis par Hery Rajaonarimampianina lors de la propagande pour les élections présidentielles de 2013, n’est qu’un slogan de plus, juste destiné à amadouer le peuple. Pour l’insécurité, n’en parlons plus et cela a fait couler des milliers de mètres cubes d’encre de toutes les couleurs sans que cela ait amené un quelconque changement. Pour les routes, elles sont plus meurtrières que jamais et bizarrement, aucune campagne de sensibilisation émanant du ministère des Transports n’a été initiée alors qu’on recense d’innombrables décès provoqués par les accidents routiers. Et l’insécurité touche aussi les routes et les mesures de sécurité prises par les autorités n’ont jamais fait reculer les bandits de grand chemin. Plus exactement, ce sont les forces de l’ordre qui marchent à reculons vers leurs casernes respectives, des zones rouges où elles peuvent se défouler aisément au cas où on les attaque. C’était le cas dans le district de Mananjary, il n’y a pas si longtemps, mais finalement, les gendarmes concernés ont fini à la prison. Le nouveau développement de l’insécurité pour cette semaine est le retour du kidnapping de karana (voir article par ailleurs) tandis que le délestage est redevenu le pain quotidien. L’exemple de la commune rurale d’Itaosy laisse tout le monde sans voix : c’est une zone rouge dans le sens où l’insécurité y est permanente, de jour comme de nuit, dont les attaques sont accompagnées de toutes sortes de violence, et pourtant, la coupure de courant électrique dure plus de 12 heures par jour !

Pour le volet économique, il n’y a rien à écrire pour la simple raison que ce domaine est en plein naufrage dont la dernière victime en date est le secteur du tourisme.

Bref, c’est comme au casino : rien ne va plus ! Apparemment, les tenants de l’actuel pouvoir estiment que diriger un pays est un … jeu !

 

Jean Luc RAHAGA

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