L’avertissement de François Goldblatt n’a servi à rien et les dossiers transmis au Premier ministre par les soins du premier seraient jetés à la poubelle. Voilà qu’un autre ressortissant français fait l’objet de kidnapping hier matin. Y en a qui se croit au-dessus de la loi et l’Etat de droit n’est qu’un simple slogan à hurler sur tous les toits !

La petite île de Sicile, où les mafiosos ont régné en maître dans le milieu du XXème siècle,  s’est déplacée dans la partie ouest de l’Océan Indien. La Sicile a surtout été connue par un système de clientélisme et de fraudes électorales importantes, et bien évidemment que cela nous rappelle de suite les 900 requêtes déposées auprès du Tribunal administratif et financier lors des dernières élections communales. L’autre face de la plus grande île de la Méditerranée a trait au racket, kidnapping et assassinat de politiciens, journalistes et entre autres, magistrats, réalisé par la Mafia appelée Cosa Nostra. Le kidnapping a ressurgi dans les années 80 dans la partie est de la Méditerranée et réalisée par le Hezbollah libanais ! Et bizarrement, celui de Madagascar ressemble furieusement à ceux perpétrés par ces deux entités avec, bien sûr, un ou des commanditaires appelés autrement parrains. Il touche essentiellement la communauté « karana » dont la plupart possède la nationalité française, et ce, depuis une dizaine d’années, selon les informations divulguées par l’Ambassadeur de France à Madagascar, François Goldblatt.

Dossier volumineux

Pour le cas de Rafik Jafaraly,  un karana propriétaire de la maison Conforama, le kidnapping s’est déroulé à 6h50 du matin hier dans l’enceinte du Collège Saint-Michel à Amparibe, à l’heure où il faisait son jogging avec sa femme. Son garde du corps a été délesté de son arme à feu par les malfaiteurs. Ces derniers ont porté les mêmes tenues, avec des bonnets-cagoules sur leur tête, et armes de guerre – tels le cas à Fianarantsoa – qui n’appartiennent qu’aux forces de l’ordre. Voilà donc que le kidnapping reprend de plus belle à Madagascar, s’ajoutant ainsi à la liste interminable des méfaits commis ces derniers temps. Du coup, on se rappelle de la conférence de presse tenue par François Goldblatt, il y a quelques mois, sommant les autorités malgaches actuelles de prendre des mesures sérieuses pour arrêter cette hémorragie. Pour afficher la détermination de la France, l’Ambassadeur a remis au Premier ministre, un volumineux dossier censé aider la partie malgache dans l’arrestation des malfaiteurs. Apparemment, c’était de l’eau versée sur le dos d’une … oie et à la connaissance de ce nouveau développement, beaucoup d’observateurs estiment que  les feuilles de papier constituant ce dossier auraient été utilisées pour les toilettes de Mahazoarivo. Pour la simple raison qu’aucune évolution sur les enquêtes relatives aux affaires de kidnapping perpétrées auparavant n’a été constatée et remise à la presse, au nom de la transparence.

Bref, Rafik Jafaraly est l’énième victime d’une série qui, jusqu’à preuve du contraire, n’a finalement pas pris fin.

J.L.R