VITASOA, dictionnaire bilingue Français-Malgache : trente ans de travaux de recherche et de rédaction
Le terme Vitasoa est originellement l’acronyme du nom malgache du Difp (VInanin-TAranja Sy Ofana amin’ny Asa). Pris comme titre du dictionnaire, ce terme revêt aussi une connotation symbolique : « bien fait », « de bonne qualité », etc. selon les auteurs.
Dans sa version finale, Vitasoa compte 53.239 entrées représentant 77.319 significations et comportant 134.838 traductions en malgache 21.998 explications en malgache 59.195 exemples français avec leur traduction en malgache, 5.602 locutions, 3.683 noms composés et 443 composés non nominaux.
Vitasoa est un ouvrage collectif et collaboratif aussi bien dans sa conception que dans sa rédaction et sa réalisation concrète. Il a été conçu et rédigé principalement par des universitaires ayant travaillé au sein du Centre d’Études et de Recherches sur le Malgache (Cerm) réunis en deux groupes de recherche dénommés l’un Groupe des Lexico-Grammariens et l’autre Jeune Équipe de Recherche 1001 groupes conduits par le professeur Roger- Bruno Rabenilaina et dont les membres sont :
Andrianierenana Clément Luc, maître de conférences
Razanamanana Marie-Jeanne, professeur et académicienne
Raharinirina Rabaovololona Razanajohany Lucie, professeur titulaire et académicienne
Ralalaoherivony Baholisoa Simone, professeur titulaire
Ranaivoson Jeannot-Fils maître de conférences et académicien
Ses auteurs principaux sont Roger-Bruno Rabenilaina et Jean-Yves Morin. Le premier est professeur titulaire retraité de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines (Flsh) à l’Université d’Antananarivo. Éminent linguiste et membre titulaire de l’Académie malgache. Il est l’ancien directeur du Centre d’Études et de Recherches sur le Malgache (Cerm) devenu depuis le Département Interdisciplinaire de Formation Professionnelle (Difp) dont il a été le premier directeur. Il a également assumé la direction du Département de Langue et Lettres Malgaches (Dllm) et de l’Office national du Baccalauréat. Actuellement il est directeur des études au Samis-Esic (Sekoly Ambony Momba ny Ita sy Serasera-École supérieure de l’information et de la communication)
Le professeur Morin est quant à lui professeur titulaire à la faculté des Arts et des Sciences de l’Université de Montréal au Canada. Il est à la fois linguiste et informaticien.
Les 5 autres membres sont enseignants à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université d’Antananarivo.
D’autres personnes étudiant (e)s ou enseignant (e)s ont pris part à la rédaction de certains articles sous la responsabilité des rédacteurs principaux. Les travaux ont débuté par l’exploitation de fiches existantes au Cerm. L’ensemble des travaux auxquels ont pris part ces rédacteurs principaux a duré un peu moins de trente ans.
A ces universitaires malgachisants s’ajoute un autre auteur participant : le père Rakotonandratoniarivo Guillaume de Saint-Pierre Sj (jésuite), qui a collaboré de son côté avec un personnel jésuite et laïc dont, entre autres, le père Béthaz Giustino, Sj. Dans son avant-propos, ce dernier apporte un témoignage appuyé à propos des « trois piliers » : Rabenilaina, Morin et Rakotonandratoniarivo (père directeur des Éditions Ambozontany, à l’époque) « qui, avec intelligence, opiniâtreté et persévérance, ensemble ou séparément, ont affronté vents et marées pour aboutir à ce résultat impressionnant ».
En l’absence de consensus entre les membres de l’équipe de rédaction, le père Rakotonandratoniarivo a tranché définitivement sur les règles d’orthographe suivies dans ce dictionnaire. Il a également joué un rôle central dans la révision et la correction de la partie malgache du dictionnaire, ainsi que dans sa mise en page, extrêmement complexe et délicate.
Dans son ensemble, le dictionnaire a été organisé pour faciliter la consultation du lecteur et lui donner satisfaction dans la mesure du possible. Un grand effort a été pris pour fournir, compléter et soigner ces 53.239 entrées.
Jean-Yves Morin a fourni un cadre conceptuel et une méthodologie précise pour l’élaboration du dictionnaire. Il a également créé une batterie de logiciels pour gérer les entrées suivant une méthode précise.
Pour faciliter la consultation, le dictionnaire est organisé de façon strictement alphabétique. Chaque vedette (mot ou groupe de mots qui identifie une entrée) apparaît une seule fois à la position qui est la sienne selon l’ordre alphabétique. On a donc évité de multiplier les entrées pour les homonymes. Chaque forme vedette (simple ou complexe) possède une et une seule entrée sous laquelle sont regroupées toutes les informations concernant cette forme vedette.
Par exemple, il y a une seule entrée pour la forme Adresse, où sont regroupées les différentes significations (habileté, coordonnées, etc.) de cette forme.
In fine, le dictionnaire Vitasoa est destiné à un large public. Il s’adresse, en priorité aux enseignants, aux élèves du secondaire, aux étudiants du supérieur, aux journalistes, aux écrivains, aux hommes d’affaires aux intellectuels aux scientifiques aux médecins, aux religieux… Bref, aux malgachophones désireux de comprendre le fonctionnement de la langue française et d’en perfectionner la pratique aussi bien à l’écrit qu’à l’oral et aux francophones qui veulent parfaire leur maîtrise du malgache pour en acquérir les techniques d’expression et faciliter ainsi leurs relations d’ordre culturel et professionnel avec la majorité non francophone de la Grande île.