Point d’achèvement
Le bilan de l’année 2014 pour le président de la République a été plus que mitigé avec un taux de croissance plus faible que prévu, les nombreuses promesses non tenues, une perte flagrante et historique de popularité, un taux de pauvreté croissant, et encore bien d’autres mauvais résultats qui resteront à jamais graver dans notre histoire. Aujourd’hui, nous ne sommes certes pas encore à la fin de l’année mais elle arrive à grand pas. Cette fois, le bilan risque d’être encore plus lourd que celui de l’année dernière dans la mesure où actuellement, le pays est coincé dans une ambiance d’instabilité politique grave en plus d’un climat d’apaisement inexistant et une insécurité grandissante à cause de la pauvreté et des diverses difficultés de la vie. Suite aux dernières élections présidentielles de 2013, le peuple a bien voulu croire au changement, attendre les actions concrètes des nouveaux dirigeants, mais cela fait aujourd’hui plus d’une année et demie que nous attendons toujours un changement positif. Le dicton dit que tout vient à point à qui sait attendre. Toutefois, il faut sérieusement se demander si cela s’applique à nous compte tenu de la situation actuelle. Effectivement, nous avons essayé d’attendre des décisions concrètes qui vont changer le pays, des soi-disant remaniements qui vont mettre fin à la main mise du pouvoir, par le Hvm, la réalisation des résolutions de la réconciliation nationale pour une stabilité, la signature d’un soi-disant pacte de responsabilité en vue d’un nouveau partage du pouvoir. Bref, nous avons beau attendre mais il ne se passe toujours rien. A croire que le président de la République ne se rend pas compte de la réalité et tient absolument à mettre en place un régime dictatorial dans lequel il pourra tout faire sans que personne ne vienne le critiquer, sous peine d’emprisonnement dans une maison de force. Aujourd’hui, à seulement un peu plus d’une année et demie sous le règne bleu du Hvm, le peuple n’en peut plus. Les preuves sont le taux d’abstention de 70% lors des dernières élections communales et municipales, le choix des grandes villes de préférer le Mapar ou les Indépendants au Hvm, et surtout, les nombreuses grèves actuelles qui minent la capitale mais aussi le pays tout entier. Aujourd’hui, les signes d’une nouvelle crise, voire même de la fin du régime se précisent et il se pourrait bien que les tenants actuels du pouvoir ne puissent rien faire, loin de nous l’idée et l’envie de les sous estimer même si leur incompétence à diriger correctement un pays saute déjà aux yeux de la majorité de la population. A ce propos, plusieurs personnes impliquées de près ou de loin dans la politique ont déjà indiqué qu’au vu de la situation actuelle, la population doit prendre elle-même son avenir en main. Cela veut dire ce que ça veut dire. Si le régime actuel redoute tant des coups d’Etat menés et concoctés par ses adversaires politiques directs, il pourrait prendre fin pour d’autres raisons concernant le social et l’économie. D’abord, le volet social a toujours été mis de côté et ce serait tout à fait normal si la population s’insurge parce qu’oubliée, délaissée et écartée. Avec les problèmes financiers actuels du régime qui ne peut pas payer les compagnies privées productrices d’énergie, tous les enseignants chercheurs du Seces, les subventions destinées à l’Instat, la situation dans le pays risque de s’aggraver à tout moment. Tous ces problèmes socioéconomiques mettent aujourd’hui le régime Hvm dans une position délicate. Mais les soucis ne s’arrêtent pas là puisque les contestations par rapport aux élections communales et municipales du 31 juillet dernier et les manipulations des résultats perpétrées par des émissaires du régime rajoutent encore de l’huile sur le feu. Bref, il faudrait un miracle pour que le régime Hvm sorte indemne de la situation actuelle mais la population pourrait ne plus patienter jusque-là.
Laza Marovola