Près de 55% des candidats ayant participé à l’examen du Bepc à Antananarivo ont échoué. Un résultat jugé catastrophique dans le monde de l’éducation puisque c’est l’un des plus bas depuis des années. Sans aucune interprétation, un taux de réussite en baisse équivaut logiquement à une baisse du niveau de l’enseignement à Madagascar depuis la mise en place de la quatrième République. Ce n’est pas seulement le Bepc qui a connu ce recul mais également et surtout le Cepe.

Comme explication, le ministre de l’Education nationale a déjà annoncé d’avance que les sujets d’examen seront difficiles. Cela ne devrait pas être pourtant un motif pour justifier l’échec des 55% des candidats. Normalement, il ne devrait pas avoir de facile ou de difficile épreuve puisque tous les sujets sont déjà inclus dans le programme scolaire des élèves en classe de troisième.

Le taux d’abandon énorme

La plupart de ces milliers d’adolescents qui n’ont pas réussi au Bepc risquent de ne plus pouvoir continuer leurs études scolaires. Le financement des études d’un enfant scolarisé dans un collège privé coûte les yeux de la tête, même pour les familles issues de la classe moyenne. Il est également quasi-impossible pour un ménage de la couche défavorisée de faire redoubler sa progéniture une classe. Le risque d’insertion précoce dans le monde du travail est énorme surtout en cette période où plus de 90% des ménages sont considérés comme pauvres à Madagascar.

Ce piètre résultat au Bepc témoigne l’inefficacité des mesures prises par le régime par le biais de son ministère de l’Education nationale malgré de forte médiatisation sur le recrutement de nouveaux enseignants, ainsi que la distribution de tablettes.

Dominique Val