Libération de Rafik Jaffaraly – Echec du système de sécurité mis en place !
Abandonné par ses ravisseurs dans les environs d’Ankadivato, il était rentré chez lui à bord d’un … taxi ! Les mauvaises langues se sont demandé si ce dernier avait encore de quoi payer ou ce sont ses ravisseurs qui lui ont laissé quand même un billet de 10 000 ariary pour le faire. En tout cas, Rafik Jaffaraly est sain et sauf mais cela met en évidence une grave défaillance de l’appareil sécuritaire au pays, incapable de réagir alors que les forces de l’ordre sont justement formées pour faire face à de telles actions.
Rafik Jafaraly, propriétaire du magasin Conforama avait été kidnappé le 12 août dernier durant son jogging matinal au St Michel Amparibe par une bande sérieusement organisée et fortement armée. Vendredi soir entre 19 à 20 heures, nous avons appris qu’il a été libéré, ou plutôt abandonné à lui-même aux alentours d’Ankadivato et serait rentré tranquillement chez lui à bord d’un taxi. Par ailleurs, une rançon aurait été déposée dans un endroit choisi par ses ravisseurs qui ont ensuite décidé de le laisser partir. Pendant l’intervalle de temps entre le kidnapping et la libération de ce Karana, nous avons appris que 150 éléments de la gendarmerie nationale avaient été spécialement mobilisés pour mener l’enquête mais en même temps assurer ainsi que renforcer les éléments des forces de l’ordre pour la sécurisation de la Capitale et ses périphériques immédiates. En tout et pour tout, c’est tout ce qui a été dit, plus précisément, chuchoté ici et là à propos de cet enlèvement.
En somme, les forces de l’ordre ont été tout simplement inutiles dans cette affaire. D’abord, sans l’aide de la famille de la victime, ce qui a été le cas puisque cette dernière n’a pas porté plainte et par conséquent n’a pas donné le moindre détail qui puisse … « aider » les enquêteurs, elles n’ont pas retrouvé les ravisseurs, mais en plus ont été incapables de connaître l’heure et l’endroit de la libération de Rafik Jafaraly.
Personne de bonne volonté
En d’autres termes, le réseau d’informateurs du régime et des forces de l’ordre sont passés à côté de cette affaire. Pour de nombreux observateurs du pays, les forces de l’ordre ont été aveugles et sourdes et les années d’études … supérieures et spécifiques en matière de sécurité, d’espionnage, de recueil d’informations et de maintien de l’ordre, n’auront servi à rien. Et c’est le cas de le dire puisque depuis quelques temps, on a remarqué si une affaire délicate se dénoue, c’est parce qu’il y a participation citoyenne appelée « aide de personne de bonne volonté » ! Evidemment, les forces de l’ordre savent bien tirer la couverture à elles seules mais pour cette fois-ci, il n’y en avait pas pour la simple raison que le crédit de confiance octroyé à ces dernières par la population et la famille concernée, est ruiné depuis belle lurette.
Du coup, les observateurs se rappellent aussi de la manière dont le deuxième kidnapping de la semaine dernière, celui d’un autre karana appelé Hanis à Andrefan’Ambohijanahary, s’est déroulé : « on a cassé les vitres de sa voiture pour pouvoir exécuter l’action ». Cela ressemble à deux gouttes d’eau près à ce qui était arrivé à la députée élue dans le IIème Arrondissement et dont on ne connaît toujours pas la suite donnée aux milliards trouvés dans la voiture que cette dernière conduisait.
Réelle inefficacité ou manque de volonté
Pour en revenir à cette deuxième affaire de kidnapping de Karana, son épilogue n’est pas encore trouvé parce que Hanis, propriétaire d’un magasin de pièces détachées ayant pignon sur rue à Tsaralalana resterait toujours aux mains de ses ravisseurs. Par ailleurs, un autre Karana aurait été également kidnappé sur l’île de Nosy Be mais les détails de cette affaire ne sont pas encore connus.
Il est ainsi important de connaître la réelle portée des actions des forces de l’ordre dans ce genre d’affaires. Si 150 éléments de la gendarmerie nationale sont mobilisés pour gérer le kidnapping de Rafik Jaffaraly, on peut d’ores et déjà conclure que le régime actuel porte une grande importance à ces ressortissants indo-pakistanais de nationalité française. Toutefois, jusqu’à l’heure actuelle, aucun résultat concret n’est à constater et le fait qu’il était rentré tranquillement chez lui à bord d’un taxi, traduit bien cette inefficacité flagrante. Pire, les forces de l’ordre au pays sont assimilées par la population à de forces de répression, bonne à mater les grèves et à faire du paraître pour terroriser les habitants. D’ailleurs, on voit à tout moment des voitures policières et de celles de la gendarmerie qui se permettent de brûler sans vergogne le code de la route alors que beaucoup ne comprennent pas les urgences que ces éléments ont à gérer, comme si elles sont au-dessus de toute loi. Quant à la volonté de servir, – à ce que l’on sait et ce, partout dans le monde, c’est leur devise première -, cela fait longtemps que ce n’est plus le cas. C’est plutôt l’inverse qui se passe actuellement et il n’est plus étonnant que les voir … se servir !
Bref, voilà un dénouement qui devrait faire réfléchir tout le monde et par conséquent, réajuster les missions octroyées aux différents services de l’Etat.
J.L.R – Laza Marovola