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Mardi 26 Novembre 2024

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Parasite des viandes – Intensification de la lutte contre la cysticercose

La cysticercose est une maladie parasitaire largement répandue dans les pays en développement d’Amérique latine, d’Afrique et d’Asie. Cette maladie tropicale négligée représente une forte  contrainte économique pour la filière porcine et un grave problème de santé publique à Madagascar. Plusieurs centaines de cas humains sont enregistrés chaque année dans les hôpitaux de la capitale malgache. Les éleveurs ruraux classent la cysticercose à la première place, devant les pestes porcines du fait de sa fréquence et de la perte économique qu’elle engendre. Le réseau Qualireg mène depuis quelques années la lutte contre la cysticercose  à Madagascar.

 

Aucune donnée fiable sur l’importance réelle de la maladie chez le porc n’est disponible actuellement.

Une première étude en abattoir de porcs et en élevage avait été organisée en 2010 et 2011 pour préciser l’importance de la cysticercose ou Taenia solium à Madagascar. Cette étude cofinancée par le Wellcome Trust Fund et le réseau Qualireg a estimé que le parasite était présent dans près de 2.5% des carcasses. En 2013 et 2014, un suivi quotidien dans plusieurs abattoirs d’Antananarivo a été mis en place par le Fofifa-Drzv et le Cirad pour mieux estimer l’importance de cette maladie et pour identifier ses facteurs de variation. L’examen visuel de plus de 68 000 animaux pendant un an a permis d’estimer la prévalence nationale apparente à 4.6%. Celle-ci a été corrigée pour prendre en compte les erreurs possibles de l’inspection visuelle des carcasses et atteint alors 21% de ces dernières.

Des différences sont ressorties selon les abattoirs ainsi que pour les animaux élevés dans les régions du centre de l’Ile qui se sont révélés moins contaminés que leurs homologues des régions Nord, Ouest et Sud. Les animaux de race locale sont clairement plus à risque que les animaux de phénotypes exotiques modernes.

Par ailleurs, les risques sont maxima en été austral pendant les fêtes de fin d’année pour le consommateur amateur de viande porcine ; la demande étant importante sur les marchés urbains, les collecteurs semblent négliger la qualité de leurs produits. Attention donc à ceux qui consommeraient du porc mal cuit pendant le repas de fête.

 

Pour un test de diagnostic rapide de la cysticercose porcine

Le seul moyen de repérer la cysticercose chez le porc vivant est la palpation de la langue qui permet de repérer les larves enkystées du Taenia solium; cette technique est couramment utilisée dans les marchés ou dans les élevages malgaches mais cela ne détecte malheureusement qu’une charge parasitaire faible. Diagnostiquer de manière plus précoce la maladie en élevage apparaît comme un challenge d’intérêt économique pour les petits éleveurs alors qu’ils risquent de voir l’animal perdre la moitié de sa valeur s’il est contaminé.

Dans le cadre du réseau QualiReg, l’Institut Pasteur de Madagascar, le Fofifa-Drzv et le Cirad se sont associés pour développer un test de diagnostic rapide de la cysticercose porcine peu coûteux et utilisable directement en élevage. Ainsi, depuis 2013, les scientifiques de la Grande Ile et de la Réunion se sont attelés à identifier de nouveaux antigènes du parasite pouvant être utilisé pour le diagnostic de la cysticercose porcine. Neuf nouvelles protéines ont été retenues après analyse et comparaison de leur séquence avec celles des banques de données de l’Institut Pasteur. Ces 9 protéines ont ensuite été clonées chez la bactérie E. coli.

Les différentes productions restent encore à optimiser pour obtenir des quantités suffisantes de protéines recombinantes mais un pas important a été franchi pour mettre au point le test de diagnostic rapide tant réclamé dans les mois à venir.

Par ailleurs, ces protéines ont fait l’objet d’une lettre de demande d’invention et une publication scientifique est en cours d’évaluation.

Ces études ont également fait l’objet de deux stages de fin de thèse vétérinaire malgaches et ont permis à une jeune biologiste réunionnaise d’intégrer l’équipe de l’Ipm grâce au soutien  de France Volontaires International.

 

Les acteurs de la filière porcine face à la cysticercose

En 2013, Céline Masson, élève ingénieur de l’Istom, s’est consacrée à décrire la filière porcine malgache aux abords de la capitale malgache et à identifier les comportements des acteurs de la filière face à la problématique cysticercose. Ce parasite du porc qui se transmet à l’homme par la viande peut être la cause d’une forte perte financière au moment où l’acheteur se rendrait compte de la contamination.

En enquêtant sur le terrain pendant plusieurs mois, elle a pu identifier des profils d’éleveurs, intermédiaires et collecteurs, abatteurs, bouchers et détaillants, basés sur leurs perceptions, leurs réactions et leur niveau d’information vis-à-vis de la maladie. Ce travail sera repris pour envisager des scénarios de lutte adaptés à cette diversité d’acteurs.

 

La Cysticercose en bref

L’agent infectieux : Taenia solium, un ver plat dont la larve se transmet à l’homme par la viande porcine et qui s’installe dans sa forme adulte dans l’intestin (téniase). Ce ver pondra ensuite des œufs qui contamineront l’environnement puis le porc, et qui infesteront l’homme ou sa famille (cysticercose). La maladie : peu de symptômes chez le porc ; des crises d’épilepsie graves ou des douleurs musculaires chez l’homme qui aura développé une cysticercose. Le diagnostic chez l’homme demande des équipements de pointe ; chez l’animal, les larves sont observées à l’abattoir ou au marché ; l’animal perd 30 à 50% de sa valeur s’il est contaminé. Le traitement chez l’homme reste difficile et coûteux, chez l’animal il est cher et peu pratiqué dans les élevages.

Hygiène en élevage, démarche collective dans la filière, campagnes de traitement massif, investissements dans l’éducation et la prévention

 

Vers une approche One Health pour lutter contre la cysticercose

Genève, 17-18 juillet 2014 : l’Organisation Mondiale de la Santé (Oms) a convoqué un panel d’experts internationaux pour élaborer un programme d’action contre la cysticercose porcine dans les  pays du sud. Des représentants de Madagascar, du Brésil, de la Chine, du Vietnam, du Laos, du Cambodge, et de Côte d’Ivoire étaient également invités pour participer à sa mise en œuvre concrète.

A cette occasion, les partenaires présents du Fofifa-Drzv, du ministère de la Santé, de l’Institut Pasteur et du Cirad ont pu mettre en avant leurs travaux scientifiques réalisés pour la plupart dans le cadre du réseau QualiReg et ont convaincu les responsables chargés de la lutte contre les maladies tropicales négligées de se concentrer sur la Grande Ile.

A la suite de cette réunion, une délégation de l’Oms s’est rendue à Antananarivo en mars 2015 pour poser les bases d’un prochain programme de lutte intégrée contre le Taenia solium rassemblant médecins, vétérinaires, épidémiologistes et géographes. On s’attend désormais à un changement d’échelle autant dans le traitement préventif que dans la sensibilisation des populations tant animales qu’humaines.

 

Sensibilisation des professionnels contre la cysticercose

Grâce au soutien de l’Ambassade de France à Madagascar (Fsp Parrur) et le réseau QualiReg, l’Institut Pasteur de Madagascar et le Fofifa-Drzv proposent  un ensemble d’outils de sensibilisation et de conseils pour lutter contre la cysticercose porcine de manière pratique.

Cette mallette pédagogique est constituée d’un livret  et de posters adaptés au contexte malgache et à destination des populations d’éleveurs, des opérateurs de la filière porcine, des techniciens et vétérinaires, des médecins et des personnels de santé, et enfin des consommateurs des zones rurales.

 

Cystinet et Qualireg, les réseaux collaborent

Cystinet est un réseau scientifique européen soutenu par le programme Cost (European Cooperation in Science and Technology) et rassemblant 21 pays de l’Union Européenne.

Les actions du réseau QualiReg à Madagascar en matière de lutte contre la cysticercose porcine sont relayées depuis 2013 au sein de cette plateforme collaborative et bénéficient en retour de l’expertise et des nouveaux outils développés par les partenaires européens en matière de diagnostic, de traitement ou encore de prévention.

 

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