Grève à l’Université d’Antananarivo – Les échauffourées reprennent
Les jours se suivent et se ressemblent sous le règne bleu de Hery Rajaonarimampianina. Plusieurs étudiants de l’université à Ankatso sont aujourd’hui mécontents que les cours ne reprennent pas encore à cause de la grève des enseignants-chercheurs, notamment ceux regroupés au sein de la section Antananarivo du Seces. En
effet, ces derniers n’ont pas été satisfaits de la lettre d’engagement signée entre le président national du Seces, les ministères de l’Enseignement supérieur et celui des Finances. C’est l’issue du conseil national du Seces du 28 août prochain qui décidera du sort des universitaires. C’est seulement à ce moment que tout le monde saura si année blanche il y aura ou pas.
En attendant, soyons sûrs que l’ambiance aux alentours de l’université sera assurée par les étudiants en grève et les forces de l’ordre venues pour mater les plus têtus. Pourtant, il faut préciser que ces étudiants veulent juste continuer leurs études mais le spectre de l’année blanche pourrait très bien devenir réalité, voire même inévitable si les responsables étatiques ne réagissent pas au plus vite. Hier, pour répondre aux revendications des étudiants, les éléments de la CIRGN les ont aspergés de bombes lacrymogènes pendant près de cinq bonnes heures. Et ce scénario risque de recommencer tout au long de cette semaine.
Les tenants du pouvoir incapables de résoudre le problème
Hier, un étudiant (meneur du mouvement) s’est fait appréhender par les forces de l’ordre lors du mouvement de revendication des universitaires d’Ankatso. Celui-ci a reçu une grosse gifle de la part d’un élément des forces de l’ordre avant d’être malmené par l’ensemble des troupes parfaitement à l’encontre des droits de l’homme. Ce n’est pas la première fois que cela arrive et ce n’est sans doute pas non plus la dernière fois, notamment sous le régime Hery Rajaonarimampianina. Il faut dire que les responsables étatiques actuels ne savent pas gérer ce genre de situation, raison pour laquelle ils avaient même déjà envoyé des dizaines de membres des forces de l’ordre pour encadrer une manifestation pacifique. D’un autre côté, cette stratégie est la preuve flagrante que le régime est incapable de trouver des solutions concrètes aux différents problèmes qui se présentent à lui. Pour ce qui est du cas de la grève des étudiants d’Ankatso étroitement liée à celle des enseignants-chercheurs du Seces, il se trouve que les responsables étatiques sont inaptes à résoudre le problème.
Tout d’abord, les caisses vides de l’Etat ne peuvent pas répondre aux revendications des enseignants-chercheurs. Ces derniers continueront donc leur mouvement et les étudiants feront de même. Les bailleurs de fonds pourraient allouer 80 millions de dollars à l’Etat d’ici la fin de l’année, chose qui pourrait résoudre certains problèmes, mais cela est conditionné par la stabilité du pays. Par ailleurs, l’examen pour la remise de cette aide budgétaire n’aura lieu qu’au mois de septembre. D’ici là, la situation à Ankatso pourrait donc tout simplement dégénérer.
Laza Marovola