Soit des tonnes de billets verts à quémander auprès des bailleurs de fonds. Ce qui nous amène à une question qui, somme toute, paraît logique pour les simples esprits : sur un total de 18 milliards de dollars nécessaire pour le Plan national de développement, pourquoi ne pas commencer à travailler avec les 10 milliards déjà trouvés. Mais c’est loin d’être le cas.

A l’heure actuelle, tous les yeux sont rivés sur les élections communales et municipales, les grèves de la Jirama, du Seces et des étudiants d’Ankatso mais également sur le soi-disant mémorandum pour la stabilité du président de la République. Aujourd’hui, un autre fait intéressant vient se remettre au goût du jour et il s’agit du Plan national de développement. Cela faisait longtemps que personne n’avait entendu parler de ce PND, et pour cause, les chiffres annoncés par les responsables étatiques pour mettre en œuvre ce fameux plan étaient tout simplement loufoques et irréalistes. En effet, le PND nécessiterait, selon le taux de change, plus de 18 milliards de dollars dont la réalisation s’étalerait sur 5 ans et est censé prendre fin en 2019. Pourtant, les actions concrètes relatives à ce Plan national ne sont pas encore ressenties par la majorité de la population et tardent réellement à voir le jour. Aujourd’hui, il manquerait encore 8 milliards de dollars à l’Etat pour être totalement opérationnel mais cela reste encore une somme énorme à trouver…auprès des bailleurs de fonds.

Mendicité au sommet de l’Etat

Le taux de pauvreté concerne près de 92% de la population et concernerait 95% d’ici la fin de l’année, si l’on en croit les projections des experts en économie. De ce fait, il est tout à fait normal de rencontrer des mendiants à chaque coin de rue, mais également au plus haut sommet de l’Etat. En effet, même s’ils sont riches, nos dirigeants sont également des mendiants, mais qui ne demandent pas de l’argent à n’importe qui. En effet, nos dirigeants comptent beaucoup sur les bailleurs de fonds et ce sera le cas pour avoir l’argent encore nécessaire à la mise en œuvre du Plan national de développement, mais aussi pour avoir l’argent nécessaire à la satisfaction des différentes revendications actuelles. Pour le premier comme pour le second cas, les tenants du pouvoir actuel devront faire bonne figure lors de la Conférence des bailleurs qui aura lieu avant la fin de cette année. Toutefois, il faut préciser que les aides budgétaires accordées à Madagascar sont conditionnées par la stabilité et le climat régnant dans le pays. Au vu de la situation actuelle, nous comprendrons donc que les bailleurs de fonds soient réticents à donner compte tenu du fait que le président Hery Rajaonarimampianina et son équipe sont incapables d’instaurer une vraie stabilité et un vrai climat d’apaisement. Jusqu’ici donc, le PND reste donc toujours une bonne philosophie qui pourrait ne jamais être appliquée dans la réalité. Mais, cela n’empêchera pas les dirigeants de mendier auprès des riches Vazaha…pour se mettre des sous dans les poches.

J.L.R – Laza Marovola