Insécurité et territoire morcelé dont une grande partie sont aux mains des dahalo, population qui ne se sent plus concernée par les affaires de l’Etat d’où le taux d’absentéisme très élevé lors des communales, des liens diplomatiques quasi-inexistants, ….  Le tout se présente sous diverses formes : kidnapping, année blanche pour les universités publiques, priorités mal-définies, RRI sans réelle portée, voyages à l’extérieur qui ne ramènent rien, Assemblée nationale en perpétuel mouvement, priorités hors-sujet, et entre autres, braderie des sociétés d’Etat et des terrains domaniaux.

Prenons l’exemple du ministère de l’Environnement, de l’écologie, de la mer et des forêts qui s’est empressé de créer des dizaines de nouveaux zones protégées alors que le trafic de bois de rose continue de plus belle. Sur ce point spécifique, le ministre Beboarimisa Ralava est revenu au stade du comptage des bois saisis et parmi les stocks aux mains des opérateurs. Et pourtant, les ministres qui se sont succédé à ce poste depuis la transition, dont l’actuel ministre de l’Economie et du plan, le général de division Herilanto Raveloharison, a déjà abattu cette immense tâche lorsque ce dernier était encore à la tête de ce département, ô combien stratégique. Beaucoup estiment que le ministre Ralava n’a fait qu’obéir au diktat des … « partenaires financiers » et n’a vraiment rien à f… de la protection des richesses forestières de Madagascar, sinon comment expliquer l’accroissement des coupes illicites dont le palissandre et d’autres bois à essence rare sont victimes. On n’a qu’à vérifier le long des Rn1 et Rn34 l’existence de très nombreux camions transportant ces bois, si d’autres sites protégés sont pillés à souhait sans que le ministère concerné ne bouge le petit doigt.
Pour d’autres domaines, on assiste actuellement à la braderie des sociétés d’Etat telles les aéroports d’Ivato et Nosy Be, ou la Jirama à travers la mise en concession des centrales d’Ambohimanambola et de Volobe. Une chose est sûre, les dirigeants actuels n’ont d’autres solutions à proposer que de vendre, d’autant que ces derniers sont dans la ligne de mire et ne vont cracher sur les commissions bien juteuses que cela devrait produire. D’un autres côté, la population malgache est en train de regarder en direct l’assassinat de la compagnie aérienne Air Madagascar, tout comme elle assiste à la vente de nombreux hectares de terrains domaniaux. C’est déjà le cas pour la ville d’Antananarivo. Dans très peu de temps, aucun malgache ne sera plus propriétaire de terrains et une révolution à la … zimbabwéenne est à prévoir ! Justement, la félicitation de Robert Mugabe – un infréquentable pour tous les dirigeants du monde, sauf donc pour Hery Rajaonarimampianina –, lors du dernier sommet de la Sadc, ne peut que détériorer davantage l’image de notre pays auprès des bailleurs de fonds traditionnels. D’ailleurs, cette entité régionale n’est qu’un sac à m… pour toute la population malgache et il faudra plutôt songer à la quitter puisque les réunions de la Sadc n’ont, jusqu’ici, rien emmené. Même pas une gramme de céréale de plus dans notre assiette.
Et encore une fois, le problème de l’insécurité fait la « une » de très nombreux quotidiens de la place, sans qu’une petite amélioration ne soit constatée. En tout cas, la presse ne sera jamais fatiguée de sensibiliser les dirigeants actuels à prendre à bras le corps leurs responsabilités.
Ces quelques exemples, parmi des milliers, amènent les observateurs de la vie de la Nation à estimer que les caractéristiques constitutives de l’Etat Malagasy, selon la Convention de Montevideo, n’existent plus et tout est sens-dessus-dessous depuis l’avènement de la quatrième république.

Jean Luc RAHAGA