Peste à Moramanga – Echec flagrant du ministère de la Santé publique !
On a beau changé de gouvernement et on a beau remplacé le ministre de la Santé mais les négligences demeurent. Comment ne pas prévoir la résurgence de la peste quand on a un système de santé qui vacille, et à plus forte raison, dans le milieu rural. Les autres membres du gouvernement et même les anciens dirigeants sont tout aussi responsables dont ceux de l’environnement et des forêts et ceux qui ont donné le permis environnemental du projet Ambatovy.
La peste pulmonaire ayant tué plus de 8 personnes dans le district de Moramanga – depuis hier, les sources hospitalières font le black-out des informations relatives à ce sujet-, a fait l’effet d’une bombe, non seulement pour les habitants de cette localité mais aussi dans la Capitale. Et beaucoup montrent du doigt les tenants du pouvoir actuel qui sont incapables d’assurer les tâches quotidiennes et d’assumer comme il se doit, leurs missions. D’ailleurs, le communiqué du conseil de gouvernement datant du mardi 25 août n’a fait aucune allusion à des mesures prises, pourtant sont très urgentes, pour combattre le fléau. Et il s’agit bien de la peste pulmonaire que notre journal s’est fait un devoir citoyen d’en parler dans sa page « dossier au quotidien » (voir page 5).
Effectivement, beaucoup n’ont pas compris la résurgence soudaine de cette maladie dévastatrice et le lourd bilan met en exergue une défaillance flagrante des premiers responsables, à savoir le ministère de la Santé publique, ainsi que l’inexistence du suivi et de l’évaluation au sein de ce département. Le ministre actuel ne pourra plus se cacher derrière des réalisations, somme toute, fumeuses dans le cadre du RRI en deux étapes. Dans d’autres républiques non-bananières, ces 8 morts – bilan officiel – équivalent à une démission et à un mea culpa public, et le fait d’arborer une cravate bleue est loin d’être la condition suffisante pour rester en poste ! Au contraire, le parti au pouvoir doit faire le ménage de ses responsables… irresponsables.
Revoir sa copie
Selon le journal Libération, la peste pulmonaire a fait 71 morts en six mois en 2014 – 2015 et le district d’Amparafaravola a été le plus touché. On sait que Moramanga et ce dernier district cité supra font partie de la Région de l’Alaotra-Mangoro et la maladie n’a donc fait qu’un petit pas en avançant vers la Capitale de Madagascar. Mais le bouleversement de l’écosystème dans cette région du Mangoro, dû à l’exploitation du nickel, est aussi pointé du doigt, et les habitants réclament que l’Office national de l’environnement revoit sa copie. En tout cas, le ministère de l’Environnement, de l’écologie, de la mer et des forêts est tout aussi concerné puisque les feux de brousse et feux de forêts touchent gravement cette partie du Bezanozano, et par conséquent, font sortir les rats.
Pire, le Conseil des ministres d’hier n’a pas, lui aussi, fait état des mesures urgentes prises. On se souvient, par exemple, que lors de l’épidémie du choléra, dans les années 90, des barrages sanitaires ont été érigés un peu partout dans l’île et finalement, l’Etat a pu vaincre cette autre maladie contagieuse. Pour cette fois-ci, et c’est la deuxième fois dans la même année, beaucoup espèrent que les tenants du pouvoir actuel ne vont plus prendre à la légère l’immensité de leurs devoirs. Et selon les dernières statistiques, on sait que Madagascar est le pays plus touché par la peste pulmonaire au monde ces deux dernières années. Un triste record qui colle à la peau du régime de Hery Rajaonarimampianina !
J.L.R