Insécurité et lutte contre les dahalo – Dix militaires tués et 14 autres blessés à Ankazoabo !
Les forces de l’ordre malgaches ne sont plus ce qu’elles étaient et dans le « deep south », elles ont été laminées par les dahalo. Le bilan est lourd du côté des militaires, et beaucoup estiment que les caciques de l’Etat-Major, comprenant aussi le commandant suprême des armées, réfléchiraient sérieusement aux problèmes de l’insécurité à Madagascar dont une grande question méritant une réponse claire : où sont passés les 22 milliards d’ariary débloqués pour l’opération « Dahalo niova fo » ?
Violent accrochage dans le district d’Ankazoabo-Sud, plus précisément dans le village d’Ambabo, hier dans la matinée, suite à une attaque perpétrée par des dahalo. Une confrontation qui a fait plusieurs victimes, dont
des militaires. Au moment même où les deux camps se sont croisés, un affrontement a eu lieu. Il s’agit des poursuivants qui ne sont autre que les éléments opérationnels dans le cadre d’une opération de sécurisation et des assaillants qui ont entretenu pendant des heures des échanges de tirs s’achevant en bain de sang. Des morts ont été comptés avec un très lourd bilan du côté des militaires, qui ont perdu dix éléments sur le champ de bataille ainsi que quatorze autres blessés. Cette perte humaine est aussi valable du côté des dahalo, toutefois, leur nombre n’a pas encore été recensé.
Les faits : quelques heures avant l’accrochage, les voleurs de bovidés ont envahi le village d’Ambabo, pour ne quitter les lieux qu’après avoir rassemblé 80 têtes de bétail. Au moment du vol, aucun coup de feu n’a été entendu, toutefois, les brigands n’ont pas manqué de brandir leurs armes au vu de tous, dans le seul but de tenir les riverains en respect. Une fois ces bandits partis, les résidants se sont rassemblés, notamment afin de trouver et de mettre en place une stratégie pour récupérer les zébus. Ainsi, ils ont alerté les forces de l’ordre. Et puisque les militaires y étaient pour une mission de sécurisation, ce sont eux qui ont été envoyés à la rescousse, après quoi, une battue a été entamée. Aucun zébu n’a encore été récupéré, cependant, la poursuite a été maintenue.
Limogeage des responsables
Une source a rapporté que leurs traces se dirigeaient vers Tanandava, une localité réputée être habité par des dahalo, ayant déjà été le théâtre d’un affrontement mortel ayant couté la vie de trois éléments de la gendarmerie, il y a quelques mois.
Dès hier matin, après l’annonce des décès, un hélicoptère a été envoyé sur le lieu, notamment pour la récupération des corps, ainsi que des renforts. Cette situation inquiète au plus haut niveau les habitants du district, ces derniers de croire que même les forces de l’ordre ne sont pas de taille face à ces individus malintentionnés qui font de leur quotidien un vrai cauchemar. Par ailleurs, certains ont remarqué que depuis que les hélicoptères ont quitté Ankazoabo, le phénomène a regagné du terrain, puisque visiblement les voleurs de zébus n’ont plus peur des forces de l’ordre, ni de leur armes car ils possèdent également les mêmes ou peut-être mieux équipés. La suite des évènements est attendue.
Une décision radicale s’impose ainsi pour la gestion des affaires d’Etat et particulièrement sur le volet « insécurité ». Il serait peut-être temps que le Chef suprême des Armées prenne des mesures drastiques et en premier lieu, limogent les responsables concernés. D’autres questions méritent aussi une clarification dont la transparence sur l’utilisation des 22 milliards d’ariary destinés à l’opération «dahalo niova fo ». Cette fois-ci, il ne s’agit pas simplement de répondre par la force mais de réfléchir sur une stratégie plus efficace et plus efficiente pour enrayer le phénomène « dahalo » dans un premier temps, et faire revenir définitivement la sérénité au sein de la population.
J.L.R – Njara Fih