Affrontement d’Ankazoabo-sud – « Le sang de nos frères n’a pas été versé pour rien » dixit le chef d’Etat-major
L’affrontement d’Ankazoabo-Sud retient encore l’attention de la population , notamment après l’annonce de décès de 8 militaires et 13 autres blessés. Il s’agit ici d’un bilan officiel avancé lors d’une conférence de presse tenue par le général Béni Xavier Rasolofonirina, chef de l’Etat-major de l’Armée Malagasy à Ampahibe hier. En relatant les faits, le général a laissé croire que les dahalo étaient venus avec l’intention ferme de tuer, d’autant qu’ils n’ont pas fait dans la dentelle. « Il était question d’une embuscade dans laquelle les soldats ont été pris au piège et lors de laquelle les dahalo ont tiré en rafale et presque à bout portant », a-t-il poursuivit. La suite et claire et le général de marteler que :
« le sang de ces soldats n’a pas été versé pour rien et je vous le dis que ce tragique évènement est loin de nous décourager, au contraire, ce qui venait de se produire, a intensifié notre motivation de continuer et d’aller jusqu’au bout de notre mission, mais aussi à ravivé notre patriotisme. D’ailleurs, nous avons fait le serment de servir la Nation, notamment de l’épargner de ces terroristes ».
Crainte d’être poursuivis
Le général s’est également appuyé sur la mise en exécution de l’article 8 de la Constitution, faisant allusion au droit de l’homme, enfin pour que les forces de l’ordre puissent agir librement face à leurs adversaires et ne pas se faire tuer à chaque fois dans la crainte d’être poursuivis pour non respect de ce droit. Il a également fait allusion à la prolifération massive d’armes à feu et a soulevé une question sur l’autorisation de port d’arme ainsi que de son utilisation. Un constat fait actuellement état de 8 individus sur 10 en possession de fusil de chasse répertorié dans cette partie sud de l’île. D’ailleurs, après un examen effectué sur les dépouilles des militaires tombés sous les balles des dahalo, le médecin a relevé sur 7 corps des blessures produites par des balles de fusils de chasse si un seul a reçu une d’une kalachnikov.
Initiative
La rencontre d’hier a également été une occasion pour le chef de l’Etat-major de s’avancer un peu sur cette opération de sécurisation dénommé « opération Fahalemana », menée par les militaires depuis quelques semaines déjà dans 11 régions du pays : une initiative prise dans le cadre de la lutte contre le phénomène dahalo. En ce sens, le général a avancé la tenue de l’opération qui a tout de même été une réussite, malgré ce côté dramatique. Depuis le 10 août, lancement officiel de l’opération, un bilan de 2 500 zébus récupérés a été enregistré dont 180 têtes ont déjà été restitués à leur propriétaire respectif. Côté dahalo, les militaires ont également répertorié 28 décès ainsi que la saisie de 25 fusils de chasse. Cette mission de sécurisation a été maintenue, d’ailleurs des éléments y sont actuellement pour un ratissage des lieux susceptibles d’être des fiefs de dahalo. Pour terminer, le général n’a pas manqué de dénoncer la réaction de certains élus de la région qui, selon lui, ont sollicité l’arrêt de cette intervention de lutte contre les dahalo, prétextant une exaction du côté des militaires.
Njara Fih