La situation actuelle à l’université d’Antananarivo était prévisible compte tenu de l’incapacité des responsables étatiques à satisfaire les revendications des enseignants-chercheurs du Seces. En effet, ces derniers ont décidé de continuer leur grève et donc de ne pas encore reprendre les cours. Cette décision n’est pas en faveur des étudiants qui souhaitent étudier et surtout éviter une année blanche. Conséquence : la grève a repris de plus belle à Ankatso et risque de durer au moins deux semaines. Depuis le mois d’avril de cette année, les revendications des étudiants sont devenues monnaie courante, et depuis le mois d’avril, la ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique ne parvient pas à trouver des solutions concrètes. Diplômée de la faculté DEGS de l’université d’Antananarivo, la ministre Marie Monique Rasoazananera devrait pourtant facilement comprendre les étudiants d’aujourd’hui, mais ce n’est pas le cas. Actuellement, ses compétences ne lui permettent pas réellement de gérer les problèmes directement liés à son ministère. C’est pour cette raison que sa démission, de son poste de ministre, devrait être de mise aujourd’hui. Ailleurs, on n’aurait même pas besoin de le dire.

Le remaniement général une urgence

Au mois de janvier de cette année, le nouveau Premier ministre Jean Ravelonarivo avait procédé à un semblant de remaniement qui n’a pourtant pas eu, jusqu’ici, d’impacts positifs sur le pays. Actuellement, le mémorandum de stabilité proposé par le président de la République envisage un nouveau remaniement en vue d’un partage du pouvoir mais face à l’incompétence avérée de plusieurs ministres, ce remaniement devra se faire dans les plus brefs délais. Aujourd’hui, le remaniement dont il est question doit avoir une portée plus grande et concerner un nombre important des membres du gouvernement, incluant le Premier ministre. Même si le gouvernement Ravelonarivo n’est en place que depuis plus de 6 mois, il a déjà essuyé de fortes critiques de l’opinion publique. Un renouveau est aujourd’hui plus que nécessaire et il ne s’agit pas seulement du remplacement de Monique Rasoazananera à la tête du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique. En effet, d’autres ministres doivent être écartés d’office dont Rivo Rakotovao, Olivier Mahafaly, Ulrich Andriatiana, Paul Rabary, Anthelme Ramparany, Ahmad, Horace Gatien, Brigitte Rasamoelina, Onitiana Realy, Valérien Lalaharisaina, Gervais Rakotoarimanana, Mamy Andriamanarivo et bien d’autres. Bref, tout le gouvernement actuel doit être revu de fond en comble et la situation actuelle pose le remaniement comme une urgence.

Laza Marovola