La lutte contre les dahalo dans la partie sud de la Grande Ile prend actuellement des allures de guerres civiles. Depuis la mort des 9 militaires pris en embuscade à Ankazoabo, les personnes tuées se comptent par dizaine chaque jour qui passe. Après la récente perte du commandant de compagnie de la gendarmerie de Betroka Andriantiana Rafalihery, les hostilités ne sont pas encore prêtes de s’arrêter. Au contraire, cette lutte risque de s’aggraver à cause de la nouvelle stratégie prise par les forces armées consistant à utiliser tous les moyens nécessaires, même l’artillerie lourde, pour éradiquer les dahalo. La lutte contre les dahalo prend une autre tournure et ce n’est pas sans déclencher la colère au sein de l’opinion publique. C’est le cas de l’association des 12 apôtres de Fianarantsoa qui pointe du doigt les exactions commises lors de l’opération Fahalemana.

L’Etat n’a pas de vraies solutions

Le Professeur Tsiavaliky Célestin a clairement accusé cette opération militaire d’être menée contrairement au principe de la réconciliation nationale. Par ailleurs, elle s’oppose diamétralement avec les valeurs malgaches selon les propos du professeur.

Le phénomène dahalo gangrène le pays depuis un peu moins de deux siècles. La lutte contre les dahalo est un problème que les régimes successifs n’ont pas pu résoudre et c’est encore le cas aujourd’hui sous le règne de Hery Rajaonarimampianina. Pourtant, les militaires ont toujours été utilisés à l’image des opérations « Ikalamavony », « Tsy Minday mody », « Diamanga », « Tandroka », Coup d’Arrêt, et actuellement « Fahalemana ». Maintenant, il faut cependant se rendre à l’évidence que l’envoi des forces armées dans le sud pour lutter contre les dahalo n’abouti à aucun résultat concret. En effet, le phénomène se tasse quand les militaires sont présents et reprend de plus belle lors de leur départ. Autrement dit, les responsables étatiques et les dirigeants du pays ne comprennent pas totalement le phénomène dahalo et sont donc incapables de trouver et de proposer des solutions adéquates. C’est pour cette raison qu’ils préfèrent ordonner aux militaires de tirer sur tout ce qui bouge, raison pour laquelle la population est actuellement terrorisée. Pour le Professeur Tsiavaliky Célestin, la meilleure solution est la réorganisation de la société, voire la refondation. Par ailleurs, les tenants du pouvoir doivent penser à élaborer une politique de l’emploi adaptée et concrète pour que les dahalo utilisent leur énergie à d’autres occupations légales. Mais il faut se rendre à l’évidence que ce n’est pas leur priorité.

Laza Marovola