Air Madagascar – Annexe B – Faux espoir avant la mise à mort
Air Madagascar vient d’embaucher son nouveau directeur général tout droit importé du Canada (encore !) pour essayer de faire redécoller la compagnie suite aux différentes grèves relatives au paiement des cotisations de retraites et de la Cnaps, à la mauvaise gestion de la compagnie. Si ce directeur a une forte réputation pour le redressement des compagnies aériennes, l’avenir d’Air Madagascar semble déjà pourtant tout tracé. A l’heure actuelle, le « handling » ou l’assistance au sol a été confiée à Rogers Aviation, raison pour laquelle la nouvelle direction de la compagnie doit mettre plusieurs centaines d’employés sur la paille.
Par ailleurs, Air Madagascar a aujourd’hui de la concurrence au niveau national et il s’agit de Madagascar Airways, déjà pressentie par certains pour être la remplaçante d’Air Madagascar. Par ailleurs, l’arrivée de « nouveaux » appareils de type ATR et Boeing n’ont pas permis à la compagnie de sortir de l’Annexe B. De plus, la question se pose sur l’écart entre le fait que la compagnie soit qualifiée sur le plan sécuritaire et pourtant bloquée dans la liste noire de la commission européenne. Ce sujet problématique est notamment source de conflit entre Air Madagascar et Acm. Certains employés pensent même déjà que la présence de la compagnie aérienne nationale dans l’Annexe B est voulue par certains dirigeants qui y trouvent leur compte. Au final, l’annonce d’une inspection en vue de la sortie possible de cette annexe d’ici le début de l’année 2016 ne peut que signifier, ou plutôt représenter qu’un dernier espoir avant la mise à mort totale d’Air Madagascar.
Effets d’annonces sans garanties
Au mois de septembre dernier, le conseil d’administration de la compagnie aérienne nationale, par le biais d’Eric Köller, avait indiqué que la sortie d’Air Madagascar de l’annexe B pour cette année 2015 était impossible. Si en ces temps, l’évaluation de la compagnie a été renvoyée sine die, nous savons aujourd’hui que les responsables concernés comptent sur une nouvelle inspection des institutions européennes au début de l’année prochaine. Depuis le règne de Rajaonarimampianina, le bref passage et échec d’Henri Rabary Njaka au conseil d’administration, la question sur la sortie probable de l’annexe B a toujours été soulevée mais à chaque fois, l’Aviation Civile de Madagascar de James Andrianalisoa a été pointée du doigt.
En effet, à chaque inspection, certaines conditions n’ont toujours pas été respectées par l’Acm, raison pour laquelle l’annexe B colle à la peau d’Air Madagascar. Aujourd’hui, le ministre des Transports Ulrich Andriatiana place pourtant la balle dans le camp de l’Union Européenne parce qu’Air Madagascar et l’Acm seraient fin prêts à subir une nouvelle inspection. Actuellement, si on avait réellement voulu faire sortir la compagnie aérienne de l’annexe B, cela aurait déjà été fait quoi qu’à chaque tentative, il y a toujours une défaillance. Force est donc de constater que les effets d’annonces du ministre des Transports ne garantissent rien dans la mesure où des effets d’annonces, il en a déjà fait beaucoup sans réel succès.
Laza Marovola