Engagement contre la corruption – Imitation grotesque du gouvernement
Le 21 septembre dernier, au palais présidentiel d’Iavoloha, le président de la République Hery Rajaonarimampianina signait un engagement pour le renforcement de la lutte contre la corruption devant une pléiade de lèche-bottes. Cette signature coïncidait avec la présentation de la nouvelle stratégie de lutte contre la corruption présentée par le Bureau Indépendant Anti Corruption. Aujourd’hui, le pays est au plus mal et la pression internationale se fait de plus en plus forte par rapport à la mise en place d’une stabilité tant politique qu’institutionnelle, et surtout à la production de résultats concrets dans divers domaines. Pour le cas de la corruption, Madagascar arrive aujourd’hui à la 133è place sur 174 pays, ou autant dire que ce cancer a régné en maître sous le régime actuel. Mais pour redorer son image et tromper la vigilance de la communauté internationale et des bailleurs de fonds, le gouvernement Ravelonarivo emboîte le pas au chef de l’Etat. Aujourd’hui, avant le conseil de gouvernement, tous les ministres signeront donc aussi un engagement pour la lutte contre la corruption. Pourtant, depuis que Hery Rajaonariamampianina s’est engagé, aucun résultat concret ne s’en est suivi. C’est la raison pour laquelle il faut indiquer que l’engagement du gouvernement ne vaudra pas mieux dans la mesure où il fait juste comme le locataire d’Iavoloha.
Jamais de résultats
Si Barack Obama avait souligné lors de sa tournée africaine que les pays africains devaient lutter contre le cancer de la corruption, cela ne peut signifier que ce mal gangrène les pays comme Madagascar où il se rencontre à chaque coin de rue. Par ailleurs, personne n’ignore que la corruption va de paire avec la pauvreté, raison pour laquelle les dirigeants ont beaucoup de mal à ne pas succomber à la tentation. En effet, comme la majorité de la population, les tenants actuels du pouvoir sont hautement concernés par la corruption dans la mesure où cela leur permet de s’enrichir au plus vite sans craindre les poursuites judiciaires. De ce fait, si le gouvernement s’engage aujourd’hui, cela ne veut pas forcément signifier que l’indice de perception de la corruption diminuera à vue d’œil. Pour cause, la signature d’un engagement ne reflète pas vraiment une volonté politique réelle pour lutter contre la corruption. Par ailleurs, cet engagement n’est qu’une déclinaison de la politique de Tolérance Zéro qui n’a rien donnée jusqu’ici. Si le gouvernement voulait lutter contre ce fléau, il se serait déjà intéressé aux accusations de corruption qui minent l’Assemblée Nationale. Par ailleurs, les dirigeants auraient déjà dû jeter un coup d’œil sur la liste d’Omer Beriziky sur les gros bonnets du trafic de bois de rose. Mais, la corruption est au dessus de tout et c’est pour cela que les résultats attendus et espérés par la population ne sont, et ne seront jamais au rendez-vous.
Laza Marovola