Après l’attaque de Befotaka – Toujours la même rengaine de vengeance terrible !
Le staff dirigeant de la Gendarmerie nationale n’est apparemment pas capable de prévoir les réactions des dahalo de Befotaka alors que cela fait des mois que tout le Sud de Madagascar brûle. Et ce sont les éléments sur terrain qui subissent de plein fouet ces erreurs d’appréciation et à la honte générale, ces derniers prennent … le maquis ! Comme toujours, les hauts gradés promettent de mettre la zone à feu et à sang.
Vendredi dernier, 200 dahalo armés, mieux armés que les forces de l’ordre ont attaqué le camp de la gendarmerie de Befotaka sud. Lors de cette offensive, 4 gendarmes ont pris la fuite et le dépôt d’armes dudit camp a été dûment pillé. Cette opération n’est plus un mauvais signe pour les forces de l’ordre dans la mesure où les dahalo ont déjà prouvé à plusieurs reprises qu’ils ne craignaient pas ou plus les hommes en treillis envoyés pour rétablir l’ordre dans la partie sud de la Grande île. Après l’embuscade d’Ankazoabo, la déclaration de guerre du Premier ministre, les tirs « ennemis » sur un hélicoptère, les dahalo sont en train de mettre en échec l’opération Fahalemana. Après cet épisode de Befotaka, la réaction des gradés est loin d’être une surprise, voire très prévisible.
A ce propos, les forces de l’ordre ont encore opté pour une vengeance sans précédent et encore décidé de renforcer les éléments sur le « champ de bataille » du « deep south ». A chaque fois que les forces de l’ordre subissent des pertes, ils n’ont que le mot vengeance sur les lèvres et sont pris de colère. Pourtant, cela les empêche de réfléchir, voire de mieux réfléchir qu’avant, raison pour laquelle les dahalo prennent toujours le dessus.
L’Etat, faible face aux dahalo
Nous ne cesserons d’indiquer dans nos colonnes que le phénomène dahalo date déjà de l’année 1830 et a toujours frappé de manière cyclique jusqu’à nos jours. A l’heure actuelle, les deux tiers du pays sont concernés par ce fait mais c’est dans le sud que les dahalo donnent beaucoup de fil à retordre au régime Rajaonarimampianina. Depuis l’apparition du phénomène dahalo, plusieurs opérations militaires ont été déjà menées sans grand ni concrets résultats mais les dirigeants actuels ne l’ont pas encore compris. Après l’échec cuisant des deux volets de l’opération Coup d’Arrêt, du phénomène « dahalo niova fo », l’opération Fahalemana n’est visiblement pas promise à un franc succès. Au contraire, elle ne pourrait qu’empirer l’insécurité et la « guerre » dans le sud du pays. D’un côté, les forces de l’ordre perdent leur temps à terroriser les populations et à abuser de leur pouvoir.
De l’autre, les dahalo ne veulent plus se laisser faire et continuent de le prouver en tuant des gendarmes ou des militaires, ou en s’attaquant à des camps de base. Aujourd’hui, quoi qu’on dise sur la recrudescence du phénomène dahalo dans le sud, il y a lieu de reconnaître que l’Etat n’est pas armé pour affronter le problème et rétablir l’ordre et la sécurité. Autrement dit, les dahalo profitent de la situation qui met en évidence la faiblesse de l’Etat.
Laza Marovola