Sahondra Rabenarivo – « La Ceni ne sera pas indépendante »
Cela va faire une semaine que le projet de loi relatif à la mise en place de la Commission Electorale Nationale Indépendante a été adopté à l’Assemblée Nationale. A ce sujet, il faut souligner que le parti Malagasy Miara Miainga et l’Alliance Républicaine de Madagascar y constatent un motif de déchéance dans la mesure où leur proposition de loi n’a pas été considérée et n’a pas obtenu de réponse de la part du pouvoir exécutif. Aujourd’hui, les critiques ne tarissent pas et c’est au tour de Sahondra Rabenarivo d’y apporter son grain de sel. Mises à part celles par rapport au manque de transparence et au comportement antidémocratique des dirigeants, cette dernière a indiqué que cette nouvelle commission chargée de l’organisation des prochaines élections sénatoriales n’est pas si indépendante que son nom voudrait le faire croire. A ce sujet, les 9 futurs membres de cette Ceni sont pointés du doigt et causent problèmes. Tout d’abord, ce projet de loi indique que le président de la République aura droit à désigner un de ces membres qui sera donc bien évidemment son pion. Par ailleurs, le futur Sénat, l’Assemblée Nationale, la Haute Cour Constitutionnelle, la Cour Suprême éliront chacun un membre. Pour Sahondra Rabenarivo, l’Etat n’a pas réellement la volonté de mettre en place une commission indépendante par rapport au pouvoir exécutif, législatif et encore moins au pouvoir judiciaire. Selon elle, cela signifie juste que les tenants actuels du pouvoir souhaitent garder le monopole pour éviter de s’ouvrir aux réels besoins de la population. Par ailleurs, cela indique que les dirigeants auront toujours un levier de pouvoir sur les nouveaux membres de cette commission qui pourront donc assurer leur victoire pour les prochaines élections (sénatoriales, régionales, provinciales).
« La population ne peut plus être dupée »
Madagascar est continuellement frappé par des crises et même à l’heure actuelle, sous le régime Hvm/Rajaonarimampianina qui devait incarner un nouveau départ du pays, les prémisses d’une autre crise sont déjà ressenties par la majorité de la population. Pour cause, les dirigeants agissent comme bon leur semble, n’accordent aucune importance au principe de redevabilité aux dépens de leurs intérêts particuliers. Pour ce faire, les tenants actuels du pouvoir manipulent les lois et interprètent la Constitution à leur manière pour que celle-ci soit complètement en leur faveur. Depuis maintenant plus d’une année et demie, les dirigeants n’ont cessé d’être critiqués et pointés du doigt quant au non respect de la loi, mais ces derniers ont toujours essayé d’embobiner la majorité de la population en criant et en évoquant la stabilité, l’Etat de droit ou la bonne gouvernance. Toutefois, il y a lieu de reconnaître aujourd’hui que le peuple Malagasy, les citoyens commencent à être réellement conscients de la réalité et des manigances politiques. Sahondra Rabenarivo, membre de l’Observatoire de la Vie Publique (Sefafi) est d’avis qu’il est maintenant difficile pour les dirigeants de tromper la population. Selon elle, la population ne peut plus être facilement dupée dans la mesure où elle a toujours eu à faire à des politiciens véreux, mais surtout qu’elle s’intéresse plus et connaît mieux les lois.
Laza Marovola