Réforme du secteur de la sécurité – Des quartiers mobiles à main nue contre des dahalo armés
La nouvelle stratégie évoquée lors de la première journée du séminaire national sur la réforme du secteur de la sécurité met en première ligne les … « quartiers mobiles » appelés communément « polisim-bohitra » ! Ces derniers auront donc la tâche herculéenne d’assurer le maintien de l’ordre dans les communes. Selon tous les observateurs, les quartiers mobiles ne seront que de la chair à canon pour les dahalo. D’autant que depuis l’avènement de la IVème République, les forces de l’ordre préfèrent prendre leurs jambes à leur cou que d’affronter ces derniers.
Beaucoup riront sous cape en entendant cette première suggestion et/ou résolution dans les discours officiels d’hier lors du séminaire national sur la réforme du secteur de la sécurité. A cette allure, cette grande réunion des premiers responsables du pays et de hauts gradés de l’armée, de la gendarmerie et de la police nationale va accoucher de la mobilisation d’une population déjà extenuée par l’extrême pauvreté et accablée par l’insécurité permanente, que faire appel au savoir-faire et à l’intelligence des forces de l’ordre. Rappelons que ces dernières ont passé des années à étudier de près les différentes techniques de combat et de maintien de l’ordre et durant tout ce temps, bénéficient d’indemnités diverses payées par les contribuables. Au bout de leur formation, les forces de l’ordre ne reçoivent pas uniquement leur diplôme représenté par des grades mais surtout, leur avenir est assuré et ils ne connaîtront jamais le chômage.
Et avec la montée de l’insécurité à Madagascar, les forces de l’ordre sont appelées à rester dans leur caserne tandis que les quartiers mobiles occuperont le terrain afin de contrer les dahalo, si on analyse les discours officiels prononcés hier matin lors du séminaire national en question.
Mission
Rappelons aussi que ces quartiers mobiles n’ont pas le droit d’avoir, de détenir et d’utiliser des armes à feu. Par contre, ils peuvent utiliser des … bâtons appelés aussi « kitay » ! Au cas où nous l’aurions oublié, ces quartiers mobiles sont de simples hommes habitant leur fokontany et en général, ce sont des paysans qui vont très tôt, dans la matinée, dans les champs pour travailler la terre sans l’aide de machines telles les tracteurs ou les herses tirés par des zébus. D’ailleurs, cet animal a déjà disparu du paysage depuis longtemps, justement à cause des dahalo. Et c’est à eux donc qu’on va confier la mission de sécurisation du pays.
A coup sûr, les voleurs de zébus, – armés de fusils d’assaut capables de tirer sur les hélicoptères de l’armée, de tuer un … officier de la gendarmerie, d’élaborer une stratégie d’attaque ayant pu tuer une dizaine de militaires, de mener avec réussite des attaques de camp de gendarmerie et d’envoyer les éléments de cette dernière prendre le maquis, et entre autres, de mettre en déroute des opérations de pacification -, n’en feront qu’une bouchée de ces quartiers mobiles.
Et quand on sait que les dahalo sont sans pitié, malgré que quelques-uns sont* … « niova fo », le massacre est annoncé et on va envoyer à la morgue des milliers d’honnêtes citoyens.
Mais ce séminaire a quand même le mérite d’être tenu puisque le président de la République a reconnu officiellement que l’insécurité est permanente dans notre pays.
J.L.R – Vahatry Ny Aina