Loi de finances 2016 – Le Seces est aux aguets
Durant le mois d’août et le début du mois de septembre dernier, le fonctionnement de l’université d’Ankatso a été complètement bloqué par des enseignants-chercheurs qui ne voulaient plus enseigner et par des étudiants qui voulaient coûte que coûte étudier. Après dialogues avec les responsables du ministère de l’Enseignement supérieur, après le bafouement de la franchise universitaire et surtout après l’arrestation musclée et barbare d’un simple étudiant, la situation a fini par revenir au calme. Pour cause, un accord ou plutôt un engagement tripartite avait été signé.
A ce sujet, les responsables étatiques avaient promis au syndicat des enseignants-chercheurs d’introduire leurs revendications dans la Loi de Finances initiale 2016. Il s’agit entre autres de l’application des décrets n°2009-1214, n°2009-1215 et n°2009-1216. Cette Loi de Finances Initiale est en passe d’être présentée à l’Assemblée Nationale lors de la deuxième session ordinaire qui débutera le troisième mardi de ce mois d’octobre selon la Constitution. Hier, le vice-président du Seces Antananarivo, le Docteur Ravelonarivo Sammy Grégoire, a indiqué que les enseignants-chercheurs ont les dirigeants à l’œil concernant l’engagement relatif à leurs revendications. Ce dernier a souligné que même si les responsables ministériels pensent à introduire les dits décrets dans la Lfi 2016, le Seces est sur ses gardes et attend de pied de ferme les décisions prises à l’issue de la conférence budgétaire.
Plus le droit à l’erreur
Depuis la signature des décrets n°2009-1214, n°2009-1215 et n°2009-1216 en octobre 2009 par les ministres de tutelle, celui des finances et celui de la fonction publique, le syndicat des enseignants-chercheurs n’a cessé de revendiquer leur application. Mais depuis l’année 2009, ils n’ont jamais eu gain de cause même après des négociations avec l’Etat. A chaque fois, le problème financier a été soulevé et cette année encore, la chanson risque fort de se répéter. Pourquoi ? Primo, la ministre de l’Enseignement supérieur a déjà reconnu l’incapacité budgétaire de l’Etat à satisfaire les revendications du Seces. Secundo, les caisses de l’Etat sont vides ou vidées à tort et à travers. Tertio, les bailleurs de fonds continuent à être réticents par rapport à l’ouverture de la pompe à dollars.
Résultat : le régime actuel ne peut pas agir à son aise et doit trouver des « mic-macs » pour résoudre certains problèmes d’argent. Toutefois, les dirigeants n’ont plus aujourd’hui droit à l’erreur et ne peuvent plus se permettre de mener les enseignants-chercheurs en bateau. Pour cause, le non-respect des engagements par rapport à la Lfi 2016 ne fera que les mettre en colère, mais surtout les étudiants qui sont généralement et historiquement les meneurs des soulèvements populaires.
Laza Marovola