Pouvoir exécutif – Malaise interne au sein du régime
L’actuel régime est rongé par un malaise interne entre la Présidence et le Gouvernement. Cette concurrence latente s’est manifestée, à plusieurs reprises, et la dernière en date était lors de l’ouverture officielle de la conférence sur la réforme du secteur de la sécurité au centre de conférence internationale d’Ivato. En effet, le chef de l’Etat s’est imposé comme étant le maitre de la cérémonie alors que cette initiative n’a pu être réalisée que grâce aux efforts du premier ministre. Certes, le Président de la République demeure le garant de l’unité nationale et le chef suprême de l’armée, mais tout le monde a constaté les travaux de longue haleine, en matière de réforme de la sécurité, conduite par le chef du gouvernement. Ce dernier a, en effet, réalisé des tournées nationales pour encadrer des ateliers régionaux avec, comme objectif, de recueillir toutes les propositions nécessaires pour l’élaboration d’un nouveau plan stratégique pour la mise à jour du système de sécurité et du maintien de l’ordre à Madagascar. Une fois que tous les outils sont réunis, le chef de l’Etat a chevauché le projet en profitant de son statut de numéro Un de l’Administration pour rappeler qu’il reste le patron.
Le gouvernement Ravelonarivo commence à gêner la présidence à cause de plusieurs paramètres. D’abord, les proches du Président, c’est-à-dire les hauts responsables issus du parti Hvm, de l’Inscae, du Ceds et du Rotary Club International déçoivent l’opinion publique quant à leur efficacité dans la mise en œuvre du Plan national du développement. Ensuite, le premier ministre devient, de plus en plus, un concurrent potentiel du parti Hvm pour la prochaine élection présidentielle de 2018. Personnalité très proche de l’amiral Didier Ratsiraka, l’actuel chef du gouvernement se positionne déjà comme étant le futur leader de l’Arema. Avec toutes ces situations, le régime Hvm se trouve, de plus en plus, dans l’obligation de faire un remaniement. Des supputations avancent que le changement du gouvernement serait déjà revu après la mise en place du Sénat.
Dominique Val