Non respect des droits syndicaux – IndustriALL Global Union enfonce le clou
L’emprisonnement d’un des leaders de l’intersyndical de la Jirama Oliva Andrianalimanana et de son compagnon de grève Tovonirina Andriamihaja est encore une affaire qui n’a pas été réglée. A titre de rappel, ces deux individus ont participé activement à la grève de la compagnie nationale qui avait débuté le 10 août dernier mais qui avait subitement pris fin à cause de leurs emprisonnements. Les revendications de cette grève se résument au refus de la mise en concession des centrales de Mandroseza et de Volobe par l’américain Symbion Power et à la démission générale des responsables de la Jirama accusés de mauvaise gestion. Si la Confédération Syndicale Internationale section Afrique (Csi Afrique) est déjà intervenue vers le début de ce mois, c’est aujourd’hui à IndustriALL Global Union de monter au créneau. IndustriALL Global Union représente plus de 50 millions de travailleurs et travailleuses dans les secteurs des mines, de l’énergie et de l’industrie dans 140 pays dont Madagascar. Le 15 octobre dernier, Jykri Raina qui parle au nom de ce collectif a envoyé une lettre au Premier ministre Jean Ravelonarivo relative à une demande de libération immédiate des syndicalistes Oliva Andrianalimanana et Tovonirina Andriamihaja. Dans sa lettre, Jykri Raina souligne que l’emprisonnement du leader de l’intersyndical est simplement une violation du droit de grève reconnu par la Constitution Malagasy.
« Je-m’en-fous » des dirigeants
Le « je-m’en-fous » est un accessoire vestimentaire féminin qui laisse paraître le nombril lorsqu’on le porte. Toutefois, ce n’est pas seulement un habit puisqu’il caractérise l’état d’esprit même de celle qui le porte. Aujourd’hui, même si les dirigeants sont tirés sur quatre épingles, en smoking haut de gamme, il y a lieu de reconnaitre qu’ils ont été atteints par le virus du « je-m’en-fous ». Quoi qu’on dise à leur sujet, ils font la sourde oreille et continuent d’agir comme bon leur semble. Dans sa lettre adressée au Premier Ministre Jean Ravelonarivo, Jykri Raina, au nom d’IndustriALL Global Union, dénonce la violation continue des droits syndicaux par les employeurs à Madagascar et l’inertie, voire la complicité des autorités par leur silence. Par ailleurs, ce dernier estime que les accusations de faux et usage de faux à l’encontre d’Oliva Andrianalimanana et Tovonirina Andriamihaja sont suspicieuses, motifs de plus pour qu’ils soient libérés dans les plus brefs délais pour que les procédures légales soient suivies, et pour que le dialogue reprenne. Toutefois, il y a lieu de préciser aujourd’hui que les responsables étatiques n’ont cure de ces différentes demandes sinon ils auraient déjà eu une réaction à la lettre du Csi Afrique. A l’heure actuelle, le « je-m’en-fous » des dirigeants a pris le dessus sur les revendications des syndicalistes de Madagascar, de l’Afrique ou des autres 140 pays regroupés au sein de l’IndustriALL Global Union.
Laza Marovola