Rapport de force – Les députés en perte de légitimité
L’entrée en fanfare des maires, fraîchement élus au palais d’Iavoloha, a provoqué la panique au sein des députés. Désormais, ces derniers ne sont plus les seules personnalités qui peuvent abuser du statut d’élus locaux. La guerre a tout de suite éclaté entre la parlementaire élue à Tsihombe et les maires de ce district. Un scénario qui retrace déjà la forme de relation entre ces partenaires du régime. Pour le moment, les maires ont l’avantage puisqu’ils n’ont pas encore commis de bavures flagrantes comme celles qui se passent à l’Assemblée nationale pendant les prises de décisions brûlantes pour l’avenir de la nation.
Quasiment inutiles pour participer ouvertement au processus de développement, les députés risquent de perdre leurs privilèges après la mise en place du sénat. Les maires et conseillers communaux ont également le dernier mot sur cette situation puisque ce sont eux qui vont élire les membres de la Chambre haute. Face à cette condition stratégique, le régime va logiquement se pencher vers les responsables au sein des communes et oublier les députés qui ont déjà servi, pendant deux ans, le pouvoir exécutif en votant tous les projets de loi soumis pas le Gouvernement. Aux yeux de la population, les députés n’auront plus de crédibilité puisque les maires et leurs conseillers sont déjà effectifs pour assouvir les besoins des habitants de chaque commune. Pour ce qui est des affaires de l’Etat, les sénateurs vont assurer le rôle de pouvoir législatif pro-régime.
Dominique Val