Kere dans le sud – L’Etat n’a aucune solution
Depuis le début de cette semaine, les médias ne cessent de mettre en évidence le problème de la famine ou « kere » dans la partie Sud de la Grande Ile même si cela existe déjà depuis belle lurette. A l’heure actuelle, on raconte dans le Sud que le kere fait 2 à 10 victimes par jour, mises à part celles qui meurent on ne sait où sans avoir été déclarée. En clair, la situation est réellement plus qu’alarmante, mais c’est seulement maintenant que les responsables étatiques décident d’agir pour combattre le fléau. Hier, Pierrot Randrianaritiana, secrétaire général du ministère de l’Agriculture a affirmé que l’Etat avait déjà un programme précis pour apporter des solutions à la population concernée par la famine. Ce responsable ministériel a reconnu que la situation dans le sud se révèle être un cas d’urgence. Ainsi, pour éviter le pire, l’aide alimentaire sera assurée par le Programme Alimentaire Mondial (Pam), la distribution de semences par des projets de l’Union Européenne et du ministère de l’Agriculture, et enfin la réfection des canaux d’irrigations. A aucun moment, l’Etat ne compte donc pas aider la population du Sud et cela peut se comprendre primo, parce que ce n’est pas sa priorité, secundo, parce que il n’a pas assez d’argent et tertio, parce qu’il n’y a aucun intérêt. En gros, les dirigeants actuels n’ont pas réellement de solutions et doivent compter sur les actions des organismes internationaux plus soucieux du devenir de la population.
Les dirigeants actuels ne savent pas prévoir
Comme on dit souvent, « Gouverner, c’est prévoir » mais il est clair aujourd’hui que les hommes du régime Hvm/Rajaonarimampianina ne connaissent pas vraiment cet adage. Même si le secrétaire général du ministère de l’Agriculture a souligné hier qu’ils (les dirigeants) savaient que le problème de la famine frapperait encore Madagascar cette année, il faut reconnaître que cette information, ou cette connaissance ne les a pas motivé à agir en amont pour réduire les risques. Résultat : les tenants du pouvoir ne veulent agir qu’au dernier moment, comme s’ils attendaient que les médias fassent de la famine leur chou gras. Toutefois, les actions menées ne sont pas encore à la hauteur des attentes de la population dans la mesure où les solutions apportées ne sont tout simplement durables. Une aide alimentaire est bien sûr la bienvenue quand la famine fait des ravages, mais après ? On veut distribuer des semences mais comment pourront-elles pousser alors qu’il n’y a que très rarement de pluies ? Par ailleurs, on veut faire travailler la population contre de l’argent, mais comment des personnes affamées peuvent-ils encore avoir la force de travailler pour l’Etat ? Bref, si les tenants actuels du pouvoir avaient pensé à agir plus tôt, par exemple en début de l’année, les problèmes liés à la crise alimentaire actuelle ne seraient pas aussi importants et pourraient même être évités au fil des années. Mais ce n’est pas le cas, parce qu’au lieu de prévoir ce genre de catastrophe, les dirigeants préfèrent se concentrer et s’attarder sur les querelles politiques.
Laza Marovola