L’horreur au lit – Les victimes de Jimmy en parlent
Depuis plus de deux semaines, l’histoire de Jimmy avec les prostituées a alimenté les conversations. A titre de rappel, le concerné a fait l’objet de diverses plaintes pour maltraitance et viol perpétré sur des travailleuses de sexe ainsi que pour port illégal d’arme et conduite non-autorisée. Le rapport de la police a rapporté la présence de 75 accusatrices, elles ont toutes étaient avec Jimmy et ont connu de la mésaventure. Certaines d’entre-elles en parlent.
Du viol
Steffie a eu le malheur de tomber sur ce prédateur et elle fait part de la pire nuit de son existence : « J’ai 22 ans et j’ai fait de la prostitution depuis l’âge de 18 ans mais jusque là je n’ai jamais connu pire que Jimmy. J’étais à Analakely un soir et lui il était au volant d’une voiture. Il s’est garé juste devant moi et je me suis rapproché pour lui aborder. On s’était convenu d’un prix et on s’était mis d’accord pour 20 000 ariary pour une heure. Je suis montée dans sa voiture et il m’avait dit qu’on allait prendre une chambre dans un hôtel sis aux 67ha. Il m’a proposé de prendre quelque chose à boire qui était déjà dans sa voiture et après l’avoir bu j’étais comme inconsciente. On était bien allé dans une chambre d’hôtel mais en tout cas pas aux 67ha. Il m’a demandé la sodomie que j’ai refusée puisqu’on n’a pas convenu cela. Il était alors devenu violent en me menaçant avec une arme à feu. J’étais impuissante et j’ai dû accepter contre mon gré, puis il m’a tout simplement violé et cela durant des heures. Après, je m’étais retrouvée au bord de la chaussée du côté d’Ambohimangakely, sans argent ».
Une autre poursuit : « J’ai également vécu la même mésaventure puisque moi aussi je suis tombée sur ce fou. Il m’a abordé alors que je faisais le trottoir dans le centre-ville, puis il m’a emmené à Ambohitrimanjaka où il m’a abandonné. Au départ j’ai bien voulu accepté ce qu’il m’avait demandé de faire car il a payé pour ça, quand même, il y a des limites à ne pas franchir. J’ai également refusé pour la sodomie, mais cela ne lui a pas empêché de le faire et sous la menace d’arme, moi je n’ai fait qu’obéir tout en pleurant puisque j’avais tellement eu mal ».
De la torture
L’homme dont il est ici question est non seulement armé d’un pistolet automatique mais aussi de divers gadgets sexuels qu’il ne manque pas d’utiliser sur ses victimes. Miora en témoigne : « J’étais avec lui pour une nuit, c’était un vendredi, je me rappelle bien. Il m’a emmené à Ambohitrimanjaka et au départ, on a couché ensemble comme il le voulait et comme j’ai l’habitude de faire. Puis, il m’a demandé de faire un jeu et j’ai accepté jusqu’au moment ou j’avais compris ce qu’il préparait. Dans un sac, il a sorti des sex toys et il ne s’était pas gêné de me les enfoncer au sexe puis par derrière. J’avais eu tellement mal que j’ai failli ne plus pouvoir marcher ».
« Moi à part les sex toys j’ai carrément eu droit à une bouteille de bière. Le pire est qu’il prend du plaisir à me torturer alors que moi j’avais cru que j’allais mourir. Une amie était aussi prise dans le filet de Jimmy, elle a également été torturée de la même manière, mais la différence est qu’elle a eu droit à une pique pour brochette en acier », s’indigne avec colère Mélanie.
Handicap et folie
Selon une représentante des prostituées, la violence ainsi que la torture infligées par ce prédateur ont été telles que certaines de ses victimes se sont retrouvées avec des handicaps. « Une jeune fille qui n’avait que 20 ans a dû être hospitalisée durant une semaine après avoir passé la nuit avec Jimmy. Elle a été couverte de blessure et elle n’arrivait plus à se lever ni marcher. Son agression lui a laissé un handicap puisqu’actuellement elle ne peut plus marcher comme avant de même qu’elle a dû être rééduquée pendant presque deux semaines », a-t-elle avancée.
« Moi j’ai eu la chance de ne pas être tombée sur ce malade, mais je tiens à témoigner car une amie à moi a même franchi le seuil de la folie après la torture dont il lui a fait subir. C’est trop triste de le savoir ainsi et cela me fait encore plus mal au cœur quand ma meilleure amie ne me reconnaisse plus. Et on n’a jamais su ce qui lui est arrivé, on sait seulement qu’elle a passé la nuit avec un client et a été découverte abandonnée dans une chambre d’hôtel complètement déboussolée », narre Sophie.
Le rapport de la police, selon les plaintes parvenues dans ses locaux, a fait part du décès d’une prostituée dans une chambre d’hôtel à Soavina. Mais du côté des travailleuses de sexe, la liste ne s’arrête pas à un mort. « Je dirais même qu’il a fait pas moins de cinq victimes », avance une d’elles. A en croire les affirmations de ces belles de nuit, le concerné était venu avec l’intention de tuer. « Je pense qu’il a une dent contre les prostituées », dit la même interlocutrice.
Entre vengeance et satanisme
Questionnées sur la raison qui aurait poussé Jimmy à commettre de tel acte, voire criminel, certaines de ces travailleuses du sexe ont avancé une hypothèse : « J’ai entendu qu’il est en train de régler son compte avec nous, suite à un incident dont son père a été victime. Il semblerait que ce dernier a été aussi découvert mort dans une chambre d’hôtel et aurait été tué par une prostituée. Ce sont seulement des bruits qui courent dont j’ignore la véracité ».
« Quant à moi, j’ai entendu qu’il fait un pacte avec le diable. Il semblerait qu’il appartient à une congrégation satanique qui l’obligerait à verser du sang et à commettre des meurtres ».
Quoi qu’il en soit, tous ces témoignages et affirmations restent comme tels, d’ailleurs, Jimmy n’a même pas été poursuivi pour tout cela. Son jugement s’est déroulé jeudi dernier et actuellement il purge sa peine de 3 mois d’emprisonnement ferme à Antanimora. Et non pour ces accusations, mais pour port d’arme illégal et conduite non-autorisée. Le manque de preuve à l’appui, mais surtout l’absence de plaignante devant la barre a été à l’avantage de Jimmy. Du côté des prostituées, leur « métier » les empêche de se dévoiler : « Même si cela y va de notre vie, témoigner et se dévoiler en public nous est impossible pour la simple raison qu’on veut protéger nos proches et les épargner d’une certaine humiliation », termine l’une d’elles.
Dossier réalisé par Njara Fih