ADP 2.11 à Bonn – Madagascar soutient la Chine dans les négociations
Sous l’égide de la Chine, premier pays émetteur de gaz à effet de serre, le groupe « G77+Chine » qui représente 134 nations émergentes et en développement dont Madagascar, hausse la voix depuis le début de la onzième réunion de la seconde session de la Plateforme de Durban pour une Action Renforcée (Adp 2.11) à Bonn, Allemagne, concernant la négociation de l’accord devant être adopté à Paris en décembre pendant la Conférence des parties (Cop 21). Madagascar, pour ses intérêts, soutient bien sûr les initiatives de la Chine. Sont entre autres en jeu : l’intégration d’un montant annuel précis sur le financement alloué par les pays développés pour soutenir les actions climatiques dans les pays en développement (100 millions de dollars par an à partir de 2020, 200 millions de dollars par an jusqu’en 2030), la répartition de ces financements à 50% adaptation et 50% mitigation au lieu de 19% adaptation, le paiement par les pays développés des impacts économiques des événements extrêmes (typhons, cyclones, inondations…) ou aux effets plus lents mais tout aussi dévastateurs (érosion côtière, acidification des océans, désertification…), causés par le changement climatique dans les pays en développement, que les efforts en matière d’adaptation ne peuvent éviter. À part le groupe « G77+Chine », Madagascar fait également partie des groupes Afrique, V20 (20 pays les plus vulnérables aux effets du changement climatique » et Pma (pays les moins avancés). La voix de ces trois autres groupes n’a pas de poids face aux groupes des pays développés quand il s’agit d’argent, surtout beaucoup d’argent, les pays les plus pauvres étant d’emblée prêts à sacrifier beaucoup d’éléments stratégiques pour recevoir un minimum de finances.
Coopération incontournable entre les deux pays
Malgré les multiples projets mis en œuvre par la Chine dans la Grande île, certains malaises subsistent toujours entre la communauté malgache et la communauté chinoise au niveau local. Les négociateurs malgaches ont toutefois un grand intérêt à soutenir les négociateurs chinois qui ont le pouvoir d’insister pour l’intégration des éléments qui peuvent favoriser les pays les plus faibles comme la Grande Ile dans le texte de négociation.
Bien sûr, la Chine cherchera certainement à gagner le plus d’avantages possibles. Madagascar est néanmoins le troisième pays le plus vulnérable aux catastrophes extrêmes causées par le changement climatique, parmi les dix pays dont les zones côtières sont menacées par les effets du changement climatique, et parmi les pays les plus pauvres. Autrement dit, sans l’intervention de la Chine et des autres pays émergents dans le G77, le pays ne pourra pas défendre sa population, sa biodiversité, ses intérêts économiques, sociaux et culturels face aux pays riches alors qu’il risque de perdre gros, voire de périr dans le futur si des actions pertinentes ne sont pas menées en matière de changement climatique.
À part la négociation de la révision du texte de négociation pour l’intégration des éléments favorisant les pays en développement, le G77+Chine a également réclamé la réouverture des sessions aux observateurs après la demande de leur expulsion par le Japon, tandis que les Américains et l’Union Européenne, promoteurs de la démocratie, avaient fait profil bas.
Ra-Dom